Procès Bouachrine: voici à quoi la première audience a ressemblé

Dessin Mohamed ELKHO-Le360

Accusé, entre autres, de viols, violences, harcèlements en tous genres et même de traite d’êtres humains, le directeur d’«Akhbar Al Yaoum», Taoufik Bouachrine, a comparu pour la première fois devant la justice. Récit d’une audience tendue.

Le 08/03/2018 à 15h09

Il a été arrêté le vendredi 23 février et depuis, il est en détention pour viols, violences, harcèlements et traite d’êtres humains. Le tout est documenté, selon la police, par 50 enregistrements vidéo dont il serait lui-même l’auteur. Ses victimes, pour la plupart des collaboratrices au sein de son journal, sont au nombre de 8. Et c’est ce jeudi 8 mars (tout un symbole) que s’est ouvert le procès de Taoufik Bouachrine, le célèbre directeur de Akhbar Al Yaoum, dont les abus présumés ont défrayé la chronique depuis l’éclatement des scandales sexuels dont il est accusé.

Dès 9 heures du matin, l’ambiance dans la salle 7 de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca était tendue, a constaté un journaliste de le360. Au point que la séance a été levée à quatre reprises. En cause, les échanges musclés entre les plaignantes et le comité de défense de Bouachrine. La présence d’un «public» venu en grand nombre, des journalistes locaux et correspondants étrangers pour la plupart, n’a pas manqué de rajouter de l’huile au feu. Ils étaient, en outre, plus de 20 avocats à défendre l’une et l’autre partie.

Sitôt que Bouachrine a fait son apparition, critiques et même injures ont fusé de toutes parts. Avocat du directeur d’Akhbar Al Yaoum, Me Mohamed Ziane a d’ailleurs failli en venir aux mains avec Benjelloun Touimi, avocat de certaines plaignantes. Le tout, sur la simple qualification des plaignantes, présentées comme «victimes». L’apparition remarquée de trois nouvelles plaignantes n'a pas manqué d'enflammer un peu plus la salle et la défense des deux parties.

En définitive, les avocats de Bouachrine ont décidé de déposer un recours contre les procès-verbaux de la police auprès de la Cour de cassation au prétexte qu’ils ont été falsifiés. Un recours confirmé par le principal concerné, soit Bouachrine lui-même, et signé séance tenante par l'accusé. Mal lui en a pris, le représentant du Parquet général ayant crié au caractère illégal d’une telle démarche. Le même refus a été opposé à cette signature par le Procureur général du roi qui n’a pas donné suite auxdites accusations de falsification.

La prochaine audience a été fixée au 15 mars prochain.

Par Miloud Achalh
Le 08/03/2018 à 15h09