Rabat: la wilaya s'attaque à la mendicité et au vagabondage

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La wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra a mis en place un programme préfectoral pour la lutte contre la mendicité et le vagabondage.

Le 23/01/2017 à 13h00

La wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra a récemment mis en place un programme préfectoral pour la lutte contre la mendicité et le vagabondage, avec un numéro vert pour signaler les cas de vagabondage constatés et un observatoire dédié à ces deux problématiques.

Selon un communiqué conjoint de la wilaya et de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), ces mesures s'inscrivent dans le cadre de cette dernière et en application de la convention-cadre sur la mise en œuvre du schéma régional de lutte contre la précarité dans la région Rabat-Salé-Kénitra pour la période 2016-2020.

Ainsi, le numéro vert gratuit "0800000202" a été mis à la disposition du public afin que celui-ci puisse informer les services des cas de vagabondage qu'il constate. Ce, afin de garantir l’intervention et l’action rapide des unités mobiles d’assistance sociale, a indiqué le communiqué.

Mise en place d'un comité préfectoral

La wilaya a également mis en place un cadre institutionnel par le biais du Comité préfectoral pour la protection sociale où siègent les instances élues, les autorités sécuritaires et sociales, en y adjoignant le tissu associatif actif dans le domaine de la lutte contre la précarité.

Ce comité doit mettre en œuvre le programme préfectoral de lutte contre la mendicité et le vagabondage et mettre en place des dispositions et des mesures censées permettre de contenir la problématique de la mendicité et du vagabondage, de suivre et de promouvoir l’action et la bonne gouvernance des centres d’accueil, ainsi que de renforcer leur coordination pour réaliser les objectifs escomptés et ce, conformément à la loi 14-05 relative aux conditions d'ouverture et de gestion des établissements de la protection sociale.

Ledit comité veille également à l’amélioration des prestations et des services dispensés au profit des bénéficiaires, dans la perspective d’assurer leur insertion socio-économique, de restaurer leur confiance et de leur permettre de vivre dans la dignité, a ajouté la même source.

A cet égard, le centre Mohammadia pour la protection sociale, sis à la médina de Rabat, joue un rôle primordial dans la mise en œuvre de cette stratégie, dans la mesure où il constitue la première destination des vagabonds ou mendiants trouvés et ramenés par les unités mobiles d’assistance sociale du centre, des autorités locales, de la sûreté nationale ou par les associations.

Ce centre d’accueil provisoire et d’orientation offre une palette de prestations sociales préliminaires aux bénéficiaires en leur proposant des soins d'hygiène, des soins médicaux et des vêtements, avant d'établir pour chaque cas, un dossier d’enquête sociale censé aider à la meilleure approche d’insertion à entreprendre, explqie le communiqué qui énumère quatre types d'approches possibles.

Une approche différente pour chaque cas social

L'approche privilégiée est cellle de l'insertion familiale. Il s'agit d'aider les bénéficiaires à réintégrer leur milieu familial à Rabat ou dans ailleurs dans le royaume, à travers la prise en charge des frais de transport ou en assurant leur transport grâce aux unités mobiles d’assistance sociale.

La deuxième approche, envisagée lorsque l’insertion familiale s'avère impossible, consiste à installer les bénéficiaires dans les centres d’accueil situés à Rabat ou à proximité de leur ville d’origine.

La troisième approche, qui ouvre de nouveaux horizons aux bénéficiaires, porte sur le volet socio-économique. Il s'agit à travers la conception de micro-projets, d’encadrer et de renforcer les capacités des intéressés, dans le cadre des opportunités d’insertion offertes par l’INDH et les secteurs sociaux mais là encore, en partenariat avec le tissu associatif.

S'agissant de la quatrième approche, elle repose sur la mise en œuvre d’un plan de communication pour sensibiliser sur les manifestations négatives y afférentes à travers la mobilisation de la société civile et l’organisation des rencontres et des journées de sensibilisation, ainsi que par le recours aux différents supports médiatiques.

Les autorités envisagent également le recours à la procédure judiciaire réprimant la mendicité "professionnelle", la récidive et le refus d’adhérer aux formules d’insertion proposées ou l’exploitation des enfants et des personnes à besoins spécifique dans la mendicité.

Afin de mettre ces approches en oeuvre, une commission de coordination a été créée au niveau du centre Mohammadia où siègent les représentants de la coordination régionale de l’Entraide nationale et de la Direction préfectorale de la Santé, ainsi que les directeurs des centres d’accueil de la préfecture de Rabat, a fait savoir le communiqué, précisant que ses missions consistent à encadrer l'action des unités mobiles d’assistance sociale et à définir leurs programmes d’action.

Elle a également pour objectif l’établissement d’une base de données sur les bénéficiaires et les centres d’accueil existants à la ville de Rabat, ainsi que sur la capacité d’accueil disponible.

De plus, un observatoire de la problématique de vagabondage et de la mendicité a été mis en place au niveau du centre, projetant à élaborer une base de données socio-économiques concernant les cas de vagabondage et de mendicité identifiés, dans le but de réaliser des études et des recherches et d'orienter les politiques et les interventions pour définir les actions à même de permettre de contenir ce phénomène.

Le 23/01/2017 à 13h00