Rabat souffre d'un manque d’attractivité territoriale

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Revue de presseKiosque360. En matière d’attractivité territoriale, Rabat est relativement à la traîne. Une nouvelle étude fait l’état des lieux et pointe les faiblesses de la capitale administrative du Royaume. Les détails.

Le 11/10/2017 à 22h36

Les Marocains ne sont pas séduits par l’idée de s’installer à Rabat. La capitale manque d’attractivité résidentielle et perd des milliers d'habitants chaque année. C’est ce qui ressort d’un diagnostic d’attractivité territoriale élaboré par le Conseil provincial de la capitale.

Al Ahdath rapporte, dans son édition de ce jeudi 12 octobre, que ce diagnostic, audacieux et réaliste, a été élaboré pour promouvoir le territoire en identifiant les faiblesses, les grands enjeux et les contradictions sociales et sectorielles. Ainsi, il relève l’écart entre le nombre de personnes qui s’installent à Rabat et le nombre de celles qui la quittent. Cette ville a ainsi perdu 5.000 habitants entre 2004 et 2014. Une perte accompagnée d’une baisse de la fertilité et d'un vieillissement de la population.

Aussi, Rabat n’est-elle plus la ville administrative par excellence, elle qui a toujours abrité la plupart des administrations, pendant des décennies. Ce manque d’attractivité est lié également à la faiblesse des activités économiques, à la baisse de la main-d’œuvre active et de l’offre d’emploi, ajoute Al Ahdath.

Le diagnostic relève, précise encore le quotidien, que les indicateurs liés à la pauvreté, à la précarité et au chômage atteignent des niveaux qui ne correspondent pas au statut de la capitale. Les arrondissements de Yaacoub-El-Mansour et Youssoufia abritent à eux seuls 86% de la population en situation précaire.

A noter que le taux de chômage atteint 18%. Par ailleurs, l’analphabétisme persiste chez les femmes, notamment dans l’arrondissement de Youssoufia. La déperdition scolaire, entre le collège et le lycée, est également un phénomène qui empêche les jeunes d’avoir accès à la formation et les prive, par conséquent, d'une intégration dans le marché du travail.

Concernant l’habitat, le diagnostic révèle que les quartiers populaires restent largement sous-équipés, alors que 9.000 familles continuent d’habiter dans des bidonvilles. L'étude dénombre 1.600 habitations menaçant ruine, dont 700 dans la médina et 900 dans des quartiers populaires. La densité de la population, très forte, atteint 90.000 habitants par 100 hectares dans certains quartiers. 

Par Zineb El Ouilani
Le 11/10/2017 à 22h36