Safi: quand des élèves de deux niveaux différents étudient dans la même classe

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Des parents d'élèves d'un établissement scolaire à Safi s'insurgent. Leurs enfants sont contraints d'étudier dans des classes où un enseignant dispense les cours aux élèves de deux niveaux différents, en même temps. Un curieux "cas d'école"!

Le 21/09/2017 à 13h23

Décidément, les maux de l’école marocaine persistent, en dépit des nouvelles mesures prises par le ministère de tutelle.

L’illustration nous vient de l'école Borj Nador à Safi. Selon des témoignages recueillis par le360, les élèves de deux niveaux différents se retrouvent contraints de suivre leurs cours au même moment, dans la même classe, avec le même enseignant.

En tout, il y aurait au moins une cinquantaine d’élèves concernés. Les uns sont en première année de primaire, les autres en deuxième année. «L’école dispose de cinq ou six classes, mais elle n’en utilise que trois. La raison est qu’il n’y a pas assez d’enseignants», affirme un parent joint par le360. Un autre explique que les trois classes opérationnelles dans cette école rassemblent, chacune, des élèves de deux niveaux différents.

En fait, il semble que les parents soient confrontés à un véritable cercle vicieux. Selon leurs témoignages, quand le problème a été soulevé auprès de la direction de l’école, celle-ci a fait valoir le faible nombre d’élèves inscrits qui ne lui permettrait pas de réclamer davantage d’enseignants.

Or, plusieurs parents d'élèves disent avoir été contraints d'inscrire leurs enfants dans d’autres établissements, parfois loin de leurs domiciles, pour éviter le problème. Ceux qui ne l’ont pas encore fait en ont tout simplement été empêchés parce que les places sont limitées ailleurs. «On nous a demandé de ramener plus d’élèves pour avoir plus d’enseignants. Mais comment convaincre les autres parents tant que le problème n’est pas résolu?», s'interroge l'une de nos sources.

Les parents affirment avoir pris contact avec la délégation régionale de l’Education nationale et la wilaya de Safi et auraient obtenu des promesses pour régler la situation. Mais à ce jour, ce n’est pas encore le cas.

Nous avons joint la direction de l’école qui nous a assuré qu'elle nous rappellerait pour répondre à nos questions, mais à l’heure où nous mettions en ligne, nous n’avions pas encore reçu sa version des faits. Face à cette situation, les parents d'élèves ne savent plus à quel saint se vouer. Une intervention du ministère de tutelle s'impose.

Par Khalil Ibrahimi
Le 21/09/2017 à 13h23