Tentative de viol d’une jeune fille: les leçons à retenir

DR

Revue de presseKiosque360. Même après l’arrestation des principaux accusés, l’affaire de la dernière vidéo illustrant une tentative de viol sur une jeune fille de 17 ans continue de faire des émules. Voici les leçons qu’il faut en tirer.

Le 29/03/2018 à 21h18

L’annonce par les autorités sécuritaires de l’arrestation du jeune homme accusé de tentative de viol, et de son ami qui a filmé la scène, apparus dans une vidéo partagée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, n’a pas suffi à réduire l’ampleur du choc que ce fait divers a provoqué. Beaucoup de questions restent en effet posées au sujet d'un phénomène sur lequel on a longtemps fermé les yeux.

Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du vendredi 30 mars, revient sur cette affaire, en tentant de résumer en cinq points les conclusions à en tirer. Le premier est réservé à l’impact des réseaux sociaux. Le quotidien explique que ces derniers révèlent au grand jour des affaires sur lesquelles les Marocains - du moins une partie d’entre eux - préféraient jusque-là fermer les yeux. Pourtant, il semble que le phénomène soit bien plus étendu qu’on ne le croit, et particulièrement dans le milieu rural. Le journal ne manque pas de rappeler que c’est la diffusion de la vidéo de «la jeune fille du bus» qui a levé le voile sur ces faits de société graves. Elle a également démontré cette manie qu’ont certains à ne pas réagir à des scènes de harcèlement, d’agression ou de viol qui se déroulent pourtant sous leurs yeux.

Al Ahdath Al Maghribia souligne, dans un deuxième point, une crise des valeurs. Rapportant les questionnements que se posent les Marocains sur les réseaux sociaux, le journal explique que ces cas de viol révélés par des vidéos sont le résultat de l'éloignement d’une partie de la population des valeurs marocaines qui, jadis, sacralisaient la femme et érigeaient le harcèlement ou les agressions au rang de graves péchés. De même, ces affaires révèlent le déficit d'éducation sexuelle dans notre société.

Le troisième enseignement est que les droits de la femme se retrouvent souvent marginalisés dans les lieux publics, au sein desquels elle devient la proie de tous les genres d’agresseurs. Préserver ces droits dans ces lieux est nécessaire et le gouvernement et la société civile doivent en être les premiers garants.

Al Ahdath Al Maghribia revient, dans le quatrième point de son analyse, sur les sanctions que l’on peut infliger aux agresseurs. La publication fait remarquer que beaucoup réclament de lourdes peines contre les mis en cause, voire la peine de mort, dans l’espoir d’en dissuader d’autres à commettre de pareils crimes. Certaines ONG ont également demandé l'application de lourdes sanctions contre ce genre de criminels.

Enfin, le journal souligne le timing de cette dernière affaire. Elle intervient en effet au moment où le Maroc vient d’adopter une nouvelle loi devant mettre fin au calvaire que vivent certaines femmes, en punissant parfois sévèrement les atteintes à ses droits et à sa sécurité.

Par Fayza Senhaji
Le 29/03/2018 à 21h18