Trafic de voitures: les poursuites contre le gendre d’un haut responsable abandonnées

DR

Revue de presseKiosque360. Un professionnel du commerce de voitures d’occasion a affirmé qu'il ne savait pas que des voitures saisies dans son garage étaient volées et recherchées par Interpol. Bien que ses propos soient assez difficiles à croire, le juge d’instruction du Tribunal de première instance l'a libéré.

Le 11/02/2016 à 00h04

"Surprenant et inattendu". Tels sont les qualificatifs utilisés par Akhbar Al Yaoum, dans son numéro du jeudi 11 février, à propos de la décision du juge d’instruction et du président de la première chambre au Tribunal de première instance de Fès d’annuler les poursuites entamées à l’encontre des accusés dans l’affaire des voitures de luxe volées en Europe.

«Une décision qui a été vite contestée par le Procureur général du Roi à la Cour d’appel de Fès et qui sera étudiée», souligne le journal, citant des sources proches de cette affaire. En effet, le Parquet général maintient la poursuite des accusés aux motifs de détention de marchandises étrangères sans justificatifs douaniers et falsification de documents officiels. En attendant, le Parquet réclame la fermeture des frontières pour tous les accusés. Parmi eux, le gendre d’un haut responsable, un notaire connu à Meknès, un membre du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), deux hommes d’affaires, ainsi qu’un intermédiaire (Samsar), actuellement en détention à la prison d’Ain Kadous. Ce dernier est, après l’annulation prononcée, le seul à être poursuivi dans cette affaire.

Si le juge d’instruction a décidé de libérer les accusés, ajoutent les sources du quotidien, c’est parce qu’ils ont tous, à chaque étape de l’enquête, fait et répété les même déclarations. «Ils ont tous affirmé, à plusieurs reprises, qu’ils avaient acquis les véhicules en question avec des papiers issus du ministère du Transport et des plaques d’immatriculation marocaines. Ils ont donc tous affirmé ne pas être au courant d’une quelconque falsification», rapporte ainsi le journal. Les accusés sont même allés jusqu’à accuser les services de la douane et d’enregistrement des véhicules d’être les seuls responsables. «La défense n’a pas hésité à réclamer la présence de Mohamed Boussaid et Aziz Rabbah, ministres de tutelle des Finances (pour la douane) et des Transports (les immatriculations).

Précisons que le gendre du haut responsable est poursuivi en état de liberté, puisqu’il s’est acquitté d’une caution d’un million de DH. Selon la déposition de ce dernier, c’est l’intermédiaire qui lui aurait fourni une BMW X5, volée en Suisse, pour la vendre dans son garage en contrepartie d’une commission. «Si la voiture a été retrouvée, c’est grâce au GPS», ajoute le journal. L’intermédiaire, lui, prétend qu’il a vendu la voiture au propriétaire du garage et demande une confrontation. Une expertise technique des appels téléphoniques des deux accusés a été entreprise. Un autre véhicule, de marque Range Rover, a également été saisi dans le garage en question. A ce propos, l’accusé affirme que c’est le membre du RNI qui l’a ramené d’Italie en vue de le vendre et qu’il l’a récupéré chez le notaire.

Rappelons qu’Interpol avait demandé aux autorités marocaines de rechercher ces véhicules de luxe et de les ramener en Europe afin qu’ils soient récupérés par leurs véritables propriétaires.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 11/02/2016 à 00h04