Un tueur en série condamné à mort à Casablanca

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Revue de presseKiosque360. La cour d'appel de Casablanca a condamné à la peine capitale le serial killer de Médiouna, qui a été aveuglé par une cupidité morbide, au point de tuer des proches parents pour s'accaparer leurs biens.

Le 04/04/2014 à 09h38

La cour d'appel de Casablanca a prononcé son verdict, mercredi 2 avril, contre le tueur en série de Médiouna, Abdelaziz Tijari, en le condamnant à la peine de mort. L'information est relayée par deux quotidiens arabophones, à savoir Al Ahdath Al Maghribiya et Assabah, dans leurs éditions du vendredi 4 avril. Al Ahdath, qui rappelle que l'instruction de ce dossier a commencé depuis trois ans et demi, rapporte que les meurtres commis par l'accusé ont été découverts, par pur hasard, suite à une affaire d'escroquerie l'impliquant. Au fil des interrogatoires, il s'est avéré que Tijari était derrière le meurtre de son cousin et de son voisin. Leurs cadavres ont été retrouvés, en juin 2009, au fond d'un puits qui se trouve dans le café, en possession de l'accusé. Le journal ajoute que ce dernier serait aussi derrière la disparition de trois autres personnes dont son oncle paternel, disparu depuis 1989. Al Ahdath affirme, citant des sources judiciaires, que les secrets de Tijari sont beaucoup plus nombreux. Les crimes avérés ne sont en réalité que la partie apparente de l'iceberg.

Assabah apporte d'autres éléments pour recomposer le puzzle des crimes abjects de Tijari. Selon ce quotidien, l'accusé aurait liquidé son cousin qui menaçait de dénoncer ses actes criminels. Après s'être débarrassé de ce témoin gênant et effacé les indices de son crime en jetant son corps sans vie dans le puits, l'assassin a monté un plan machiavélique pour mettre la main sur une maison en sa propriété. Il a envoyé une lettre à l'épouse de ce cousin assassiné en se faisant passer pour ce dernier. Dans cette lettre, il informait la pauvre femme, au nom de sa victime, qu'il a quitté le pays et qu'elle devait accomplir une transaction pour son compte concernant la maison qu'il convoitait. A la lettre, Tijari avait joint une procuration. Mais à son stratagème diabolique, un seul détail échappait: il a commis une faute d'orthographe en écrivant le nom de l'épouse de sa victime. Des doutes s'emparent de la veuve et de la mère éplorées par la disparition inattendue d'un mari et d'un fils. Les deux femmes commencent à suspecter Tijari et font part de leurs soupçons aux autorités judiciaires. Menteur et manipulateur, il n'a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés dès le début. La suite, vous la connaissez.

Un verdict qui relance le débat

C'est la justice qui a tranché. Tijari est un escroc sans vergogne, un criminel sans empathie, un tueur en série dont les crimes font froid au dos. Il a été condamné à la peine de mort. Un verdict qui va encore une fois relancer la débat sur la peine capitale au Maroc à l'échelle nationale et internationale, quelques jours seulement après la publication du rapport 2013 d'Amnesty international sur la peine de mort intitulé "Abolissons la peine de mort". Loin de défendre un criminel. La loi de la vengeance ne résoudra jamais le problème du crime. Oter le droit à la vie, est du seul ressort du Créateur. Il est vrai qu'un moratoire fait que la dernière exécution remonte à 1993 (commissaire Tabit). Depuis son accession au trône, le roi Mohammed VI n'a signé aucun ordre d'exécution et les condamnés à mort bénéficient eux aussi de grâce royale. Le code pénal devrait suivre. Dans tous les cas, les abolitionnistes restent optimistes.

Par Fatima Moho
Le 04/04/2014 à 09h38