Vidéo. Quand Benkirane déclare sa flamme à Fouad Laroui

Fouad Laroui a un nouvel -et fervent, et non des moindres- aficionado. Celui qui est un écrivain de grand talent (et un chroniqueur sur Le360) a fait l’objet de toute une vidéo, qui lui a été entièrement consacrée…Par Abdelilah Benkirane himself.

Oui, oui, vous avez bien lu. Il s’agit bel et bien de l’ancien chef du gouvernement (durant deux mandats) et, par ailleurs l'ex-secrétaire général du Parti justice et développement (PJD -au gouvernement). Cette vidéo a été publiée hier, mercredi 27 février, sur la page Facebook officielle de Abdelilah Benkirane.

Entamant ce qu’il a présenté comme un nouveau cycle de rencontres interactives avec ses «fidèles», Abdelilah Benkirane n’y a tarit pas tari d’éloges sur cet écrivain et universitaire marocain établi aux Pays-Bas.

C'est la toute dernière chronique de Fouad Laroui, "Les jeunes, les pauvres, les bougnoules, les idiots et les femmes", publiée en ce même mercredi 27 février sur Le360, consacrée aux dangers du tabac ainsi que sur la manière dont l'Afrique, les pays arabes et l'Asie sont devenus les nouveaux terrains de conquête des cigarettiers, qui a retenu l'attention de l'homme politique. 

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Il n’en a pas plus fallu pour que Benkirane se confonde en félicitations et autres marques d’admiration à l’égard de l’auteur de ce texte, allant jusqu’à lui faire une demande très personnelle.

«Je ne le connais pas personnellement, mais j’admire ses écrits et chroniques. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec ses idées. Si un jour il se trouve à Rabat, je serai ravi de le recevoir à la maison, surtout s’il me ramène certains ou tous ses ouvrages », déclare en substance l'ancien chef du gouvernement du royaume dans sa vidéo...

On pardonnera, au passage, à Abdelilah Benkirane son oubli, sans doute involontaire, que la meilleure manière d’encourager un auteur, c’est d’acheter ses livres... Et que ceux de cet écrivain à succès qu'est Fouad Laroui se trouvent en bonne place, sur tous les étals de l'ensemble des librairies du Royaume.

Au sujet plus précisément de cette chronique, c'est tablette à la main, et donc en toute modernité, que Benkirane n’a pas hésité à la traduire, à destination de ses spectateurs, en darija.

Il raconte ainsi comment «un jour que les patrons de RJ Reynolds (la maison-mère de Winston) étaient venus assister au tournage d’une pub pour leurs cigarettes, Goerlitz remarqua qu’aucun d’eux n’en avait grillé une de tout l’après-midi. Lorsqu’il leur demanda pourquoi, l’un d’eux répondit en riant: – Nous vendons cette merde (this shit), nous ne la fumons pas».

S’il s’abstient de répéter le gros mot en français, Benkirane ne gêne nullement à répéter le mot shit. 

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Benkirane a également décidé à faire sien, dans cette vidéo, l’appel lancé par Fouad Laroui aux ministres de la Santé et de l'Education nationale, à rendre obligatoire le visionnage du documentaire A billion lives (2016) de Aaron Biebert, qui raconte les ravages du tabac et le basculement de ses producteurs vers les clients que nous sommes, issus de ces nouveaux marchés, plus lucratifs, dans les pays du tiers-monde. Benkirane fait donc sien cet appel, et insiste sur la diffusion du documentaire «dans toutes les écoles, collèges, lycées et universités».

Mieux encore, Benkirane appelle à ce que le documentaire soit diffusé dans les médias publics.

Et c'est ainsi que deux esprits, que rien a priori n’unit, peuvent enfin se retrouver.