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La Task Force de la Fifa en questions

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Le groupe de travail chargé d'évaluer la candidature marocaine au Mondial 2026 débarque aujourd'hui. Cette Task Force dispose d'un "permis de tuer" alors qu'aucun de ses membres n'est légitime pour juger de la crédibilité du Maroc. Explications.
Attention la Task Force arrive au Maroc! Cinq membres de l'instance supérieure du football mondial vont passer quelques jours sur le territoire afin de décider si oui ou non, le Royaume est capable d'organiser la Coupe du Monde 2026. En regardant de plus près le CV de ceux qui composent cette hydre qu'est la Task Force, une chose saute aux yeux: Aucun de ces membres n'a de légitmité pour se prononcer sur la capacité d'un pays à organiser un Mondial dans huit ans.

Commencons par le nom: Task Force. Agressif. Le concept inventé par la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale s'est étendu aux entreprises, et maintenant au sport. Ce groupe de travail monté à la va-vite par la Fifa pour évaluer les candidatures au Mondial 2026, se retrouve affublé d'un titre qui sonne comme une opération militaire en Syrie. 

Un casting raté:

Alors que l'Occident promeut la parité à tous les niveaux de la société, aucune femme ne fait partie du fameux groupe de travail. La Task Force est exclusivement masculine. 5 membres, 5 hommes. 

En terme de diversité, la Fifa n'a pas fourni plus d'efforts. Le quintet mis en place par Gianni Infantino est composé de quatre européens (1 Slovène, 1 Croate, 1 Macédonien, 1 Suisse) et d'un Asiatique, l'Indien Mukul Mudgal.

Escroquerie intellectuelle:

Pour juger de la capacité du Maroc à accueillir une Coupe du Monde dans le futur, la Fifa a donc choisi d'envoyer un groupe de travail silloner le Royaume. Il est logique d'imaginer une cellule d'experts très pointus, à même de mener un véritable audit sur les infrastructures hôtelières, les stades, les transports... Eh bien non! Parmi les membres de la Task Force, il n'y a ni architecte, ni ingénieur, ni transporteur. Aucun de ceux qui ont le pouvoir d'éliminer le Maroc avant le vote, n'est spécialiste dans un des domaines qui vont pourtant être soumis à notation. 

Comment évaluer une candidature à un événement aussi important qu'un Mondial sans avoir jamais travaillé de manière significative dans la consruction, la logistique ou la sécurité? Cela semble difficile. Pas pour la Fifa qui a donc confié les rênes de la mission à un président de fédération (Ilcho Gjorgjioski), un juriste (Marco Villigier), un magistrat (Mukul Mudgal), un footballeur (Zvonimir boban), et un président de cour des comptes (Tomaz Vesel). 

Lequel d'entre eux a organisé une grande compétion sportive? Aucun!

Et pour ce qui est des perspectives économiques à moyen terme, il ne peut y avoir d'évaluation puisque la Task Force voyage sans économiste dans ses bagages...


Boban et la milice:

Zvonimir Boban fut un joueur de football très apprécié à l'époque du prestigieux Milan AC des années 90. Il est aussi connu dans son pays pour son patriotisme, et notamment pour avoir fait le "coup de poing" avec un policier bosnien dans un stade à Zagreb avant que la guerre éclate en ex-Yougoslavie.

Le Croate est marié et père de 5 enfants, dont deux "biologiques". Parmi eux un garçon qu'il a choisi de nommer Rafael. Il se trouve qu'un Rafael Boban a existé bien avant le fils de Zvonimir Boban. C'était pendant la Seconde Guerre mondiale, et le personnage en question sévissait en tant que leader de la milice Oustache, responsable de certaines des atrocités les plus flagrantes perpétrées à l'époque. Patriote revendiqué et reconnu, le Boban qui arrive aujourd'hui au Maroc ne peut ignorer l'homonymie parfaite entre le prénom et le nom de son fils, et celui d'un milicien croate aux méthodes très contestées...

C'est dire que les membres qui composent la Task Force ne sont pas seulement inaptes, d'un point de vue technique, à se prononcer sur les candidatures, mais portent, dans le cas de Boban, les relents d'une revendication identitaire peu propice à l'ouverture sur des pays non chrétiens.

 

Par Le360sport

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1 commentaires /

  • hub
    Le 18 Apr. 2018 à 09h23
    certes la task force pose question, mais pourquoi toujours ramener à l'obédience religieuse, nous sommes dans le sport
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