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Mondial 2026: l’Amérique attaque, le Maroc temporise

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Plus que quatre mois avant la tenue du congrès de la FIFA qui désignera le pays organisateur du Mondial 2026. Les Américains sont déjà sur le champ de bataille et ont sorti l’artillerie lourde, le Maroc, lui, est toujours en mode silence.
Les Américains, les Canadiens et les Mexicains ont déjà fini de ficeler leur dossier. Et les directeurs de candidature des trois pays le font savoir à tout le monde via leurs sites officiels, les réseaux sociaux et les études réalisées par des cabinets de consulting.

Ce faisant, le lobbying nord-américain contourne les directives de la FIFA pour engager une promotion multidimensionnelle. Les directeurs de la candidature des USA, du Canada et du Mexique, ne ratent aucune occasion pour faire les éloges de leur capacité à organiser ce Mondial.

Ils ont même sorti leurs griffes pour attaquer implicitement le Maroc. Le directeur général du Comité de candidature United 2026, John Kristick n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour tacler la candidature marocaine: «Notre héritage est déjà en place, au travail, et non pas sur la planche à dessin…».

C’est un refrain que les quatre précédents présidents du comité de candidature ont entendu à jet continu: «Le Maroc est devenu spécialiste des maquettes», disaient nos concurrents.

Sauf que depuis, le Maroc a beaucoup évolué et ce dans tous les domaines. Plusieurs stades ont été construits et aujourd’hui le comité de candidature est capable de présenter des stades tout faits: Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Tetouan, Casablanca et une dizaine d’autres faciles à rénover pour augmenter leur capacité à 40 000 spectateurs. Depuis, aussi, beaucoup de chaînes hôtelières internationales se sont installées au Maroc sans oublier la construction tous azimuts, d'autoroutes (Fès, Oujda, Marrakech, Agadir, Beni Mellal, Tanger, Safi). Notre pays compte par ailleurs 18 aéroports dont la plupart sont situés dans les villes retenues pour l’organisation du Mondial

Le Maroc a fait un grand pas en avant dans les technologies modernes notamment en matière de télécommunication et de transports: trois opérateurs téléphoniques, TGV Tanger-Casa (opérationnel en juin) et tramway à Casablanca et Rabat.

Des infrastructures, qui n’existent pas sur «une planche de dessin» comme le prétendent nos concurrents, mais qui sont réalisées depuis des années. Des atouts auxquels il faut ajouter la situation géographique du Maroc à quelques encablures de l’Europe, la culture footballistique qui n’existe pas aux USA, le tourisme, la chaleur humaine, la sécurité et bien d’autres avantages...

Mais le temps presse et à part la présentation du comité de candidature marocain et la sortie hasardeuse du ministre de la Jeunesse et des sports, le Maroc demeure silencieux. Voire en retard sur ce que font les Américains en lobbying, sorties médiatiques, études de faisabilité, sondages et retombées économique.

The Boston Consulting Group (BCG) estime que le Mondial en Amérique va générer 5 milliards de dollars de retombées économiques, créer 40 000 emplois et engendrer un bénéfice net de 3 à 4 milliards de dollars. L’étude va même plus loin dans ses prévisions en déterminant le bénéfice net par ville (90 à 480 millions de dollars).

Les trois présidents de la candidature conjointe nord-américaine profitent de cette étude pour enjoliver leur offre.

Le directeur de la candidature pour le Canada, Peter Montopoli, est très sûr de lui: «L’un des arguments les plus convaincants en faveur de la candidature conjointe est la certitude que nous offrons à la FIFA et aux associations membres».

Son homologue mexicain, Yon De Luisa, lui, joue la carte de l’argent: «Ensemble, la candidature United 2026 représente le plus grand marché commercial du monde…».  John Kristick, directeur général du Comité de candidature United 2026 se targue des infrastructures existantes: «United 2026 offre des stades modernes existants, avec des équipes de gestion expérimentées dans chacune des villes hôtes proposées…».

C’est dire que la guerre psychologique, médiatique et populaire bat son plein outre-Atlantique. Populaire parce que les Américains ont déjà réalisé en octobre 2017 un sondage Ipsos qui donne 77% des Nord-américains favorables à l’organisation du Mondial. 

Autant dire que les concurrents du Maroc nous devancent de loin dans le chemin de la promotion de leur candidature. Et pourtant tout le monde connaît l'efficacité du marketing à l'américaine.

Face à cette armada, le comité de candidature marocain n’a pas encore mis en ligne un site officiel Maroc 2026. Attention il ne reste que quatre mois avant le vote du congrès de la FIFA. Le temps passe vite, très vite.
 

Par Hassan Benadad

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