Taxi électrique à Rabat: en vert et contre tous

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Chauffeur de taxi depuis plus de 16 ans, Younes Elhihi est aujourd'hui fier de figurer parmi les premiers conducteurs d’une voiture de transport avec chauffeur (VTC) électrique au Maroc.

Le 01/02/2019 à 15h24

Ce chauffeur professionnel ne tarit pas d’éloges sur son nouvel “outil de travail”, qui l’a conquis dès le premier essai. “Rouler en véhicule électrique a opéré un changement radical dans ma façon de conduire”, avoue sans réserve Elhihi, qui a retrouvé le plaisir de rouler à travers les artères de la capitale à bord d'une voiture à batterie.

Le jeune père de famille a découvert ce véhicule, qu’il a baptisé affectueusement “l’ami de l’environnement”, à travers un accord signé entre la filiale Vteem-LLD de Marita group et la plate-forme VTC Careem, permettant à tous les chauffeurs de taxis utilisant l’application de réservation, de changer leurs véhicules thermiques en véhicules électriques non polluants.

Si pour la société Vteem-LLD, unique spécialiste de la mobilité électrique au Maroc, cet accord prouve sa capacité à adapter ses solutions aux besoins de ses clients en respectant les contraintes économiques, sociales et environnementales, Elhihi y voit, pour sa part, un gain énorme en termes de coûts.

En effet, franchir le pas vers l’électrique permet aux chauffeurs de la plateforme de bénéficier d’une augmentation nette de leur rémunération allant de 1000 à 1500 dirhams par mois, en raison du faible coût de l’électricité comparé à celui du gasoil.

“Mon ancien taxi (véhicule thermique, ndlr) me coûtait entre 60 et 70 dirhams tous les 100 kilomètres, tandis que pour parcourir la même distance, le véhicule électrique nécessite une recharge ne dépassant pas les 20 dirhams”, explique le chauffeur professionnel.

Pour Elhihi, rouler à l’électrique lui a également épargné des passages récurrents aux ateliers de réparation automobile, dont il garde encore de nombreuses réminiscences peu agréables. “Pour un chauffeur de taxi, une journée au garage est pénalisante, non seulement à cause de la facture de réparation, mais également parce qu’elle implique un jour de travail en moins”, précise-t-il.

Outre l’aspect pécuniaire, Elhihi loue avec émerveillement “le confort de conduite inégalé” de cette voiture qui, en plus de procurer un silence total, roule sans vibrations.

L’avantage environnemental de taille dont dispose la voiture “propre” conforte également le choix de ce père de famille, qui dit avoir la conscience plus tranquille en étant au volant d’un véhicule qui contribue à la sauvegarde de la qualité de l’air et à la diminution de la pollution.

Quant à la nécessite de recharger le véhicule électrique, Elhili y voit l’occasion propice pour prendre sa pause de la journée et boire un café, breuvage qu’il sirote durant 30 minutes, le temps nécessaire pour replonger dans les méandres de la ville au volant de sa voiture rechargée.

En revanche, le chauffeur professionnel estime qu’une augmentation du nombre de véhicules électriques roulant dans la ville devrait systématiquement impliquer la multiplication de bornes de recharge afin de répondre au mieux aux besoins des conducteurs en termes de rapidité de recharge, notamment pour les chauffeurs de VTC.

“Je peux enfin me concentrer entièrement sur les besoins et le confort de ma clientèle, ainsi que sur l’amélioration de la qualité de mon service”, dit le chauffeur “green”, convaincu que la voiture à batterie attirera davantage de clients imprégnés d’une “culture de préservation de l’environnement”.

Le 01/02/2019 à 15h24