L'éclairage de Adnan Debbarh. Sahara marocain: le triptyque réussi

khalil Essalak / Le360

ChroniqueIl y a unanimité à considérer que le discours du Roi Mohammed VI, prononcé à l’occasion des festivités de la Marche Verte, a été empreint de clarté et de fermeté. La marocanité du Sahara n’est pas négociable, toute duplicité éventuelle de la part de partenaires sera écartée.

Le 08/11/2021 à 14h00

Les actions au long cours initiées par le Royaume suite à la récupération de ses provinces méridionales, ayant connu une accélération avec le nouveau règne, ont apporté leurs fruits et permettent d’envisager l’avenir avec sérénité.

Trois orientations ressortent du discours royal: une bonne maîtrise du terrain sur le plan militaire, une forte implication des populations sahraouies dans le processus de développement politique, économique et social de leurs régions et une diplomatie active.

Une armée professionnelle et bien équipée est parmi les éléments constitutifs d’une puissance régionale, statut auquel aspire légitimement le Maroc. Loin de tout comportement belliciste, notre pays se devait de se doter de moyens militaires de défense aptes à sécuriser son territoire et notre région. La mise en place d’une armée moderne a exigé beaucoup d’efforts de formation et d’équipement, chantier mené avec succès.

La manière dont a été restaurée la libre circulation des personnes et des biens à Guerguerat; le contrôle du terrain sur l’ensemble du Sahara, en disent long sur l’évolution positive de nos capacités militaires. Il ne faut pas se le cacher, ce sont les FAR qui tétanisent les éléments du Polisario et l’Algérie.

Le développement économique et social que connaissent les Provinces du Sud est tout à fait remarquable. Le PIB de ces régions a été multiplié par cinq, voire plus, depuis le départ des espagnoles. Le PIB/hab a atteint actuellement le niveau de Casablanca-Settat, la région la plus riche du Royaume.

Tous les observateurs, en premier lieu l’ONU, s’accordent à reconnaître l’effort d’équipement en infrastructures de ces territoires: routes, ports et aéroports. De véritables villes ont été édifiées avec une qualité de vie qui n’a rien à envier à celles du nord. Les investissements réalisés in situ par le public et le privé dépassent de loin les ressources locales. Il y a eu formation d’une véritable classe entrepreneuriale sahraouie qui investit dans l’agriculture moderne, l’industrie en sus du commerce au Sahara et porte ses ambitions jusqu’à Tanger.

Les populations sahraouies ne sont pas dupes. Elles reconnaissent les avancées réalisées en participant massivement aux différents scrutins locaux, régionaux et nationaux. L’implication dans la compétition politique de leurs élites est très poussée et les apports de celles-ci en termes de gestion et propositions sont de qualité. La gestion de Laâyoune a été citée comme un modèle du genre.

Notre diplomatie, concomitamment aux réalisations dans les provinces récupérées, s’est libérée de son eurocentrisme. Un produit d’une longue histoire où nos voisins du Nord étaient perçus comme les seuls appuis, voire uniques interlocuteurs possibles. L’élargissement des horizons vers d’autres pays, d’autres continents s’est traduit par la signature d’Accords de libre-échange avec plusieurs partenaires, en sus de l’Union Européenne et a contribué à un véritable changement de paradigme pour nos diplomates. Subi, le Maroc se devait de rechercher de nouveaux alliés, ou voulu, peu importe, ce changement de paradigme a permis un surcroît de marge de manœuvre à notre diplomatie et l’a libéré d’une situation d’inconfort.

Amériques, Afrique, Asie, les ambassades ouvertes se comptent par dizaines, les soutiens en quantité et qualité affluent, notamment celui des USA, constituant un point d’inflexion en faveur de notre cause sacrée.

Aujourd’hui, plus qu’hier, le Maroc en s’affranchissant de la tutelle intellectuelle de l’Europe est en droit et dispose du statut pour imposer le respect de ses ambitions légitimes. Sa souveraineté est intouchable.

Il va de soi que les trois volets de cette stratégie ne pouvaient constituer une belle œuvre, sans le leadership visionnaire du Roi Mohammed VI.

Par Adnan Debbarh
Le 08/11/2021 à 14h00