L’héritage idéologique obsolète de Boumediène et Bouteflika «vitrifié» en Algérie

Au premier plan, de gauche à droite, Abdelaziz Bouteflika et Houari Boumediène.

Au premier plan, de gauche à droite, Abdelaziz Bouteflika et Houari Boumediène. . DR

ChroniqueIl reste toujours des zones d’ombre pour cerner les ressorts profonds de cette animosité du pouvoir algérien contre le Maroc. Un angle mérite d’être examiné.

Le 22/06/2022 à 16h03

Avec les anciens maîtres de l’Algérie, Boumediène et Bouteflika, le fil de la communication, même minime, n’était pas coupé. Malgré leurs dérives idéologiques, ces deux-là avaient une connaissance du fonctionnement des relations internationales et des règles du voisinage. En dépit de leur duplicité, ils tenaient à garder les formes.

De plus, Bouteflika a toujours cherché à contenir les débordements de nombreux généraux qui ont traumatisé et dénaturé la belle âme algérienne. Mais, aujourd’hui l’Algérie est dirigée par des «sous-fifres», des «seconds couteaux», militaires et civils, qui étaient gérés par les «subalternes» de Boumediène et Bouteflika. Toujours en embuscade, le triste binôme de généraux retraités veille au respect de la feuille de route anti-marocaine, y compris par le feu et le sang!

A la tête de ce pays aujourd’hui, un chef d’état major et un chef d’Etat, quasi octogénaires, qui ne sont ni stratèges, ni visionnaires. Dépourvus d’outils de réflexion et d’analyse, ils n’ont pu forger de nouvelles doctrines, en diplomatie ou en gouvernance interne pour créer les conditions du bien-être de leur peuple.

Ils se sont contentés de faire la captation de l’héritage idéologique (obsolète) de leurs deux prédécesseurs où la haine du Maroc est le marqueur central. Aucun changement sinon. Du prêt-à-porter et à-penser. La seule «valeur ajoutée»: une agressivité primaire et une dérive quasi raciste! Ils ont figé et vitrifié les élucubrations idéologiques d’une autre époque, paralysant ainsi leur pays et imposant à son élite, ses talents et sa jeunesse, le silence ou à la fuite. 

Entre le Maroc et l’Algérie, ce sont deux classes antinomiques de générations de gestionnaires. Un fossé générationnel, entre gouvernants, doublé d’une fracture du savoir et des connaissances.

D’un côté, le Maroc sous le leadership d’un Roi jeune et universitaire. Une classe politique qui se renouvelle. Une moyenne d’âge au gouvernement stimulante et permettant la projection vers l’avenir. Des ministres, femmes et hommes, également universitaires avec des formations solides. Aucune porte n’est fermée à la jeunesse active et entreprenante.

De l’autre côté, une Algérie en décrépitude, dirigée par des vieillards dépassés par les évolutions du monde et entourés d’incompétents. Un personnel politique usé et un refus radical de confier des responsabilités aux jeunes compétences et talents. Incapables d’imaginer des solutions, ces vieillards s’accrochent à un bric-à-brac idéologique et linguistique effarant.

Au-delà de supposés principes ou prétendues valeurs éthiques, le Maroc, travailleur qui gère intelligemment ses atouts et ses ressources, parfois limitées, mais toujours créatif et dynamique, est un modèle qui gêne, au plus haut point, cette vieille garde algérienne qui ne cherche que sa survie. Rien d’autre! Seule une relève générationnelle rendra possible une authentique communication entre l’Algérie et son environnement.

Par Jalal Drissi
Le 22/06/2022 à 16h03