Décès du célébre cinéaste polonais Andrzej Wajda

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Andrzej Wajda, célèbre cinéaste et metteur en scène polonais est décède, dimanche à Varsovie, à l'âge de 90 ans des suites d'une insuffisance pulmonaire, annonce-t-on de source officielle dans la capitale polonaise.

Le 10/10/2016 à 07h24

Le célèbre metteur en scène polonais Andrzej Wajda est mort dimanche soir à Varsovie à l'âge de 90 ans, ont annoncé ses proches et plusieurs médias polonais..Hospitalisé depuis plusieurs jours, le réalisateur est décédé d'une insuffisance pulmonaire, il se trouvait dans un coma pharmacologique.

Légende du cinéma mondial, Palme d'or à Cannes en 1977, Andrzej Wajda, laisse derrière lui une série d’œuvres cinématographiques qui l’ont rendues célèbre à travers le monde à l’instar de "L'Homme de Marbre" et "Katyn".

Malgré son grand âge, le cinéaste était resté très actif ces dernières années, secondé par sa femme Krystyna Zachwatowicz, actrice, metteur en scène et scénographe.

Né le 6 mars 1926 à Suwalki, au nord-est du pays, Andrzej Wajda tente, sans succès, d'entrer en 1939 dans une école militaire, à la veille de la Seconde guerre mondiale. Pendant l'occupation nazie, il suit des cours de peinture qu'il prolongera après la guerre à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie, avant d'entrer dans la célèbre école de cinéma à Lodz.

La guerre très présente dans ses filmsSes premiers films sont imprégnés de l'expérience douloureuse de la guerre, de la résistance polonaise contre les nazis. Son premier long métrage Génération (1955), un récit portant sur le sort de jeunes des faubourgs de Varsovie pendant l'occupation.

En 1957, Andrzej Wajda obtient à Cannes le Prix spécial du Jury pour son chef d'oeuvre sur l'insurrection de Varsovie en 1944, Kanal (Ils aimaient la vie). «Ce fut le début de tout», avoua-t-il à l'AFP 50 ans plus tard. «Cela m'a permis de faire ce qui devait être mon film suivant, Cendres et diamant (1958). Il m'a donné une position forte dans le cinéma polonais».

À partir des années 70, l'oeuvre d'Andrzej Wajda s'inspire du patrimoine littéraire polonais: Le bois de bouleaux (1970), Les Noces, (1972), La Terre de la grande promesse (1974).

En 1977, il présente au Festival de Cannes L'Homme de marbre, critique de la Pologne communiste, à qui il donne une suite trois ans plus tard dans L'Homme de fer. Le film, racontant pratiquement en temps réel l'épopée de Solidarité, premier syndicat libre du monde communiste, est récompensé par la Palme d'or à Cannes.

«Le jour de la Palme a été très important dans ma vie, bien sûr. Mais j'étais conscient que ce prix n'était pas uniquement pour moi. C'était aussi un prix pour le syndicat Solidarité», a-t-il expliqué. Andrzej Wajda a offert sa Palme d'or à un musée de Cracovie.

Ses prises de position hostiles au régime de Jaruzelski l'incitent à réaliser des films à l'étranger. Il tourne alors Danton (1983) avec Gérard Depardieu, Un amour en Allemagne (1986), ou Les Possédés (1988) d'après Dostoïevski. Après la chute du communisme en 1989, Andrzej Wajda revient à l'histoire avec notamment Korczak (1990), L'Anneau de crin (1993) ou La Semaine Sainte (1995). Il adapte au cinéma les grands oeuvres de la littérature polonaise comme Pan Tadeusz, quand Napoléon traversait le Niemen (1999) et La Vengeance (2002). Son film sur la Pologne moderne d'après 1989, Mademoiselle Personne (1996) ne rencontre pas le succès escompté.

Dans Katyn, nominé à l'Oscar en 2008, il raconte l'histoire tragique de son propre père, Jakub Wajda, qui fut l'un des 22.500 officiers polonais massacrés par les Soviétiques en 1940, notamment à Katyn.

Son dernier film, Powidoki (Après-image, 2016), qui a eu sa première en septembre au Festival de Toronto et qui n'est pas encore sorti en salle, sera le candidat polonais à l'Oscar.

Le 10/10/2016 à 07h24