Des musiciens marocains rejoignent l'Orchestre andalou israélien pour une tournée en Israël

Orchestre andalou d'Israël.

Orchestre andalou d'Israël. . DR

L’orchestre andalou israélien, actuellement en tournée à travers le pays, vient d’accueillir plusieurs musiciens marocains. Une collaboration au nom du partage de racines communes.

Le 19/01/2022 à 12h41

En tournée nationale dans plusieurs villes israéliennes, l’orchestre andalou israélien dévoile en ce début d’année un programme musical qui se concentre sur les diverses traditions liturgiques qui ont évolué au sein de la communauté judéo-andalouse, avec, pour vedettes, les chanteurs Itzik Kala et le rabbin David Menachem, ainsi que les membres de l'Ensemble Piyut de l'Institut Ben Zvi, sous la direction de Sivan Albo Ben-Hur.

Parmi les musiciens qui composent l’orchestre, cinq multi-instrumentistes venus tout droit du Maroc pour l’occasion. Et pour le directeur général de l’orchestre, Yaakov Ben Simon, la présence de Abdellah Amli, Hisham Ayar, Hisham Morjane, Mohamed Shafari et Abdelfettah Otmani, est une grande chance, écrit le Jérusalem Post.

«Cela fait un moment que je rêve de faire venir des musiciens ici, des musiciens qui connaissent bien la musique andalouse classique. Ici, nous n'avons pas de véritable formation dans le domaine. Il y a la génération [de musiciens] qui est venue à l'aliyah [du Maroc et d'Algérie] et qui est maintenant âgée, ou beaucoup sont déjà décédés. Mais c'est tout», a expliqué Yaakov Ben Simon au média israélien.

«Au Maroc, toutes les grandes villes ont des conservatoires de musique andalouse. Ils étudient la musique vocale et instrumentale dès l'enfance. Ils choisissent un instrument comme ils le font dans les écoles de musique classique occidentales, et ils apprennent toutes les subtilités de la musique andalouse», poursuit Yaacov Ben Simon, qui explique sa décision de faire venir ces cinq musiciens marocains en Israël pour une durée d’une année, afin que ceux-ci puissent partager leur expertise avec l’orchestre et enrichir l’éducation musicale des membres, en particulier des plus jeunes.

Dans son article, le Jerusalem Post donne également la parole aux cinq musiciens marocains, lesquels ont pour la plupart déjà collaboré avec l’ensemble israélien lors de ses participations au Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira.

«La musique andalouse a la même âme mais avec des vibrations différentes. C'est une merveilleuse combinaison entre la façon dont ils la jouent et notre manière traditionnelle», explique Abdellah Amli à propos de cette fusion de leurs pratiques de la musique andalouse. Un point de vue partagé par Hisham Ayar qui explique ainsi que «la musique est la même mais les écoles sont différentes», celle du Maroc étant très traditionnelle.

Rejoindre l’orchestre andalou israélien est ainsi une expérience que Mohamed Shafari juge bénéfique pour tous, car, explique-t-il, «au Maroc, la musique andalouse est enseignée en utilisant uniquement la mémoire et la pratique. L'orchestre d'Ashdod est très sophistiqué et joue plusieurs types de musique. Donc, bien sûr, ce n'est pas la même chose. Nous apprenons les uns des autres».

Il a également expliqué que les Marocains musulmans connaissent déjà bien la contribution des Juifs au style andalou, car «dès notre jeune âge, nous avons appris de nombreux musiciens et chanteurs juifs. Nous avions des musiciens juifs au Maroc et ils ont fait un gros travail pour construire le patrimoine musical dont nous jouissons maintenant».

Pour les billets et plus d'informations: https://www.andalusit.co.il

Par Zineb Ibnouzahir
Le 19/01/2022 à 12h41