Exposition: L'invention du geste de Najia Mehadji à l'Atelier 21

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L’artiste Najia Mehadji expose ses œuvres récentes à la galerie d’art L’Atelier 21 à Casablanca, du 25 septembre au 27 octobre 2018. Intitulée « L’invention du geste », cette exposition donne à voir les dernières œuvres de l’artiste, en plusieurs séries: Touche, Gnawa Soul, Vague et Chute...

Le 25/09/2018 à 16h20

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie d’art L’Atelier 21, prévue à partir de demain, mardi 25 septembre, jusqu'au 27 octobre, Najia Mehadji évoque dans un florilège d’œuvres les différents gestes qui ponctuent son travail de peintre. « Le geste est la source de l’art de Najia Mehadji », souligne Nathalie Gallissot, directrice du Musée d’art moderne de Céret, dans la préface du catalogue de l’exposition de l’artiste. Dans la série Vague, c’est le flux et le reflux présents dans la pensée soufie qui sont symbolisés pour exprimer un retour aux origines afin d’atteindre l’universel. La vague s’inscrit dans une ligne qui continue ce mouvement perpétuel.

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« La vague de Najia Mehadji est une onde qui prend sa source dans son esprit et se propage sur la toile à travers le corps du peintre, ne faisant plus qu’un avec le pinceau », précise Nathalie Gallissot. Et d’ajouter pour expliquer la fascination de Najia Mehadji pour la vague : « la vague est intemporelle. Fascinante par son éternel recommencement sans jamais être la même, elle est présente dans le soufisme comme un symbole du mouvement perpétuel entre deux pôles, entre l’ici et l’ailleurs, le proche et le lointain, le ciel et la terre… Une philosophie qui depuis toujours sous-tend le travail de l’artiste. »

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Dans la série Chute, l’artiste juxtapose des lignes verticales blanches qui font masse, tels des «blocs de sensations » évoqués par Gilles Deleuze à propos des œuvres d’art. Le mouvement caractérise également les œuvres des séries Gnawa Soul et

Touche : mouvements circulaires des confréries soufies reliés à la terre et au cosmos, mouvements de la danse et de l’exaltation des

corps des gnawa. Dans la série Sea Flower, Mehadji établit une relation avec le motif floral qu’elle a utilisé durant une décennie au début des années 2000, mais ici ce ne sont pas des fleurs terrestres mais des fleurs des mers qui sont offertes à notre regard.

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Najia Mehadji est née en 1950 à Paris. Diplômée à la fois de l’université Sorbonne Paris 1 où elle a soutenu en 1973 son mémoire sur Paul Cézanne et de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, elle expose dès les années 80 dans des galeries parisiennes et, à partir de 1985, décide de partager sa vie entre son atelier de Paris et celui du Maroc, près d’Essaouira. Najia Mehadji est l’une des artistes marocaines les plus connues sur la scène internationale. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions dans des lieux prestigieux, dont le Musée national d’art moderne (Centre Georges-Pompidou, Paris). Sa carrière d’artiste vient d’ailleurs d’être couronnée par une très importante rétrospective au Musée d’art moderne de Céret (France) qui se poursuivra jusqu’au 4 novembre 2018.

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L’exposition « L’invention du geste » célèbre ce mouvement qui fonde le travail de l’artiste. Que ce soit des motifs circulaires, des arabesques, des enroulements, des volutes se déployant au pastel ou à l’huile sur des tableaux de grands formats, réalisés selon une gestuelle à la fois libre et parfaitement maîtrisée, le geste s’impose dans les œuvres de Najia Mehadji comme une tentative de percer le mystère même de la peinture.

Par Khalil Ibrahimi
Le 25/09/2018 à 16h20