FITUC, 30 ans après

Affiche du 30è Festival international du théâtre universitaire (FITUC), qui s'ouvre ce lundi 2 juin au Complexe Moulay Rachid, à Casablanca.

Affiche du 30è Festival international du théâtre universitaire (FITUC), qui s'ouvre ce lundi 2 juin au Complexe Moulay Rachid, à Casablanca. . DR

Le Festival international du théâtre universitaire de Casablanca, qui s'ouvre ce lundi 2 juillet au complexe Moulay Rachid, souffle sa trentième bougie. Retour sur un événement phare porté par une passion inoxydable pour le théâtre et qui a donné naissance à des valeurs sûres.

Le 02/07/2018 à 14h44

Aujourd'hui est un autre jour pour les FITUCIENS, ceux qui continuent d'accompagner cet événement phare et d'autres qui ont eu le privilège de participer à sa genèse. Le Festival international du théâtre universitaire de Casablanca célèbre en effet le trentième anniversaire de sa création. Beaucoup d'eau a donc coulé sous les ponts, sans que la flamme qui a porté cet événement au tout début des années 90 se soit éteinte. Rendons au FITUC ce qui appartient au FITUC: ce festival pionnier a le mérite de continuer d'exister, avec des hauts et des bas certes, mais il est toujours là. Pour le grand bonheur de ses fondateurs, à leur tête l'ancien doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Ben M'sik, Hassan Smili, Rachid Fekkak et Azdine Hachimi Idrissi (ex-enseignant de théâtre à la même Faculté), l'acteur Abdellah Chakiri, l'ex-secrétaire général de la Fac, Mohamed Elmoukri et, last not least, Abdelkader Gonegai (actuel doyen de la Factulté des lettres et des sciences humaines Ben M'sik).

Aussi loin que l'on puisse remonter, rarement passion aura créé autant d'engouement, fédéré autant d'énergies et stimulé autant d'esprits autour d'un événement qui a bel et bien réussi à s'imposer dans la cartographie mondiale des grands festivals de théâtre universitaire. Et pour cause, la dyamique qui s'y est enclenchée de manière volontariste dès le baptême de feu, mobilisant étudiants, staff administratif et enseignants, qui n'ont lésiné sur aucun moyen pour donner à l'événement sa dimension de rendez-vous international inratable. Un point de repère vers lequel confluaient des troupes de divers horizons, d'Europe et d'Asie, en passant par l'Afrique et l'Amérique. Toutes avaient à coeur de participer au FITUC, devenu le baromètre du théâtre universitaire à travers le monde. Un véritable travail d'interaction (thème de la 30e édition) entre le théâtre national et les nouvelles créations théâtrales internationales, que l'on pouvait résumer au "théâtre d'expérimentation" qui fait une place de choix au langage du corps et au visuel, au détriment du texte qui prédominait jusque-là dans le théâtre marocain.

Rendez-vous festif, le FITUC a servi aussi et surtout de lieu d'expérimentation et d'innovation favorisant ainsi l'émergence d'une nouvelle génération de comédiens, metteurs en scène, scénographes, auteurs dramatiques... Ce n'est pas le fruit du hasard si des valeurs sûres du théâtre professionnel étaient de fidèles habitués du FITUC, à l'instar de Hassan El Fad, Saïda et Hafida Baâdi, Abdessamad Miftah, Abdelkbir Rgagna, Latéfa Ahrare, Abdellah Chicha...

Une pépinière de talents qui ont fait le bonheur de la scène et des férus du "père des Arts" et qui reconnaissent toutes et tous une dette immense envers le FITUC.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 02/07/2018 à 14h44