Jbel Irhoud classé patrimoine national marocain

Le site de Jbel Irhoud, où ont été retrouvés les plus anciens Homo sapiens (300.000 ans) est en cours d'aménagement.

Le site de Jbel Irhoud, où ont été retrouvés les plus anciens Homo sapiens (300.000 ans) est en cours d'aménagement. . DR

Le site Jbel Irhoud est désormais classé patrimoine national. La décision a été publiée dans le bulletin officiel du 1er janvier 2018. Les détails.

Le 10/01/2018 à 11h11

C’est officiel. Le site de Jbel Irhoud vient d’être classé dans la liste du patrimoine national. L’information toute fraîche est publiée dans le bulletin officiel du 1er janvier 2018. Le decret actant cette classification précise que désormais tous travaux pouvant être réalisés sur ce site doivent impérativement être autorisés par le ministère de la Culture.

Ce classement stipule donc la préservation de ce site, comme le déclare le professeur Abdelouahed Ben-Ncer, professeur à l’Institut marocain d’archéologie et co-auteur des recherches archéologiques aux côtés du paléontologue français Jean Jacques Hublin.

Dans une déclaration à l'agence AFP, le chercheur marocain précise que ce classement est un véritable atout pour les chercheurs puisqu’il instaurera une «zone tampon» autour du site fouillé.

Ce site est devenu le nouveau «berceau de l’humanité» depuis la découverte des restes d’Homo Sapiens vieux de 300.000 ans. Jbel Irhoud, un site de trois hectares se trouve dans une zone montagneuse de la région de Safi, plus précisément à 400 KM au sud de Rabat. Là bas, sont exploitées des mines de barytine, une pierre exploitée dans l’industrie pétrolière.

Le nom de Jebel Irhoud est ainsi devenu mondialement célèbre en juin quand les professeurs Ben-Ncer et Hublin ont publié leurs travaux sur la datation de restes humains vieux de 300.000 ans, soit "l'Homo sapiens le plus vieux jamais trouvé en Afrique ou ailleurs".

Les hommes de Jebel Irhoud ont ainsi détrôné Omo I et Omo II, découverts à Omo Kibish en Ethiopie et datés autour de 195.000 ans. Leur découverte a mis à mal l'idée d'une évolution humaine linéaire issue d'Afrique de l'Est et d'un "jardin d'Eden éthiopien": l'homme d'aujourd'hui serait plutôt le fruit de groupes dispersés dans toute l'Afrique.

En parallèle à la demande de classement, les autorités marocaines ont également commandé une étude de mise en valeur. Ceci prévoit entre autres l'installation de clôtures aux normes et des aménagements pour une meilleure accessibilité, selon le Professeur Abdelouahed Ben-Ncer.

Par Qods Chabaa
Le 10/01/2018 à 11h11