L'art africain dans toute sa splendeur au MACAAL

Joana Choulai Haabré, la dernière génération

Joana Choulai Haabré, la dernière génération . DR

L’exposition «Africa is No Island» se poursuit jusqu’au 24 août au Musée d’art contemporain Africain Al Maaden (MACAAL). L'occasion de découvrir les œuvres de quarante photographes émergents et établis.

Le 30/03/2018 à 10h21

L’Afrique n’est pas une île, est une exposition rassemblant des photographes contemporains travaillant sur le continent africain ainsi qu’une exposition semi-permanente issue de la collection générale de la Fondation Alliances. 

Sous le commissariat de Jeanne Mercier et Baptiste de Ville d’Avray, fondateurs de la plateforme de photographie Afrique in Visu et de la commissaire indépendante, Madeleine de Colnet, l’exposition rassemble plus de quarante photographes émergents et établis. À travers l’image, ces artistes réinvestissent l’imaginaire lié au continent africain et abordent des problématiques culturelles universelles telles que la tradition, la spiritualité, la famille et l’environnement dans le cadre d’expériences quotidiennes et actuelles.

A l’invitation du MACAAL, Afrique in Visu présente, à travers «Africa is No Island», une sélection d’artistes montrés au cours de ses dix années d’existence d’une part, et provenant de la collection de la Fondation Alliances d’autre part. Devenue elle-même un «territoire visuel », cette plateforme franchit les frontières et relate les diverses perspectives existant aux quatre coins du continent.

Sélectionnées autour des trois thèmes «Je suis ma représentation», «Dessiner des géographies» et «Recueillir l’histoire», les œuvres racontent la diversité des vécus, en questionnant leurs symboles, leur rapport au temps et à l’espace.

Les images multicouches d’Ishola Akpo, photographe Ivoirien installé au Bénin, brouillent les frontières, entre réalité et fiction. La série L’essentiel est invisible pour les yeux, exposée lors du Festival de la Photo de Lagos, nous emporte dans l’histoire familiale et les souvenirs du photographe en illustrant avec soin la dot de sa grand-mère (bouteilles de gin, habits et perles) pour mettre en lumière leur charge symbolique.

Le travail photographique de l’artiste sud-africaine, Lebohang Kganye, illustre son intérêt pour la sculpture, la performance et la démarche d’archivage de son histoire personnelle par des mises en scène singulières superposant autoportraits aux photographies de famille minutieusement collectées.

Les questions écologiques liées aux déchets plastiques et électroniques reviennent fréquemment dans la série de Nyaba Léon Ouedraogo, Les Fantômes du Fleuve Congo, inspirée du livre Au cœur des Ténèbres de Joseph Conrad, datant de l’ère coloniale. Ses œuvres offrent un regard contemporain sur le fleuve Congo, artère symbolique de l’Afrique en exposant la vie l’entourant.

Maïmouna Guerresi est une artiste multimédia qui associe photographie, sculpture, vidéo et installation dans son travail, créant des images imprégnées de spiritualisme en lien direct avec sa propre conversion au soufisme. À l’aide de motifs récurrents tels que le voile, ses portraits affirment et célèbrent la spiritualité féminine et la féminité africaine.

L’exposition est accompagnée d’un dispositif reproduisant le paysage sonore de Marrakech réalisé par Anna Raimondo ainsi que d’une installation de photomontages clôturant le parcours de l’exposition, qui illustre les œuvres d’autres artistes mis en avant par Afrique in Visu.

En plongeant le public dans une atmosphère audiovisuelle singulière, la scénographie donne ainsi vie à la pratique photographique ayant cours actuellement en Afrique, tout en témoignant de l’engagement du MACAAL à positionner l’art marocain dans le contexte plus large de la création du continent.

Informations pratiques

Adresse : Al Maaden, Sidi Youssef Ben Ali, 40000 Marrakech

Téléphone : +212 676 92 44 92

Site Web : www.macaal.org

Dates: Jusqu’au 24 août 2018

Jours d’ouverture : Mardi – Dimanche

Horaires d’été : 10h – 19h

Horaires d’hiver : 9h – 18h

Par Khalil Ibrahimi
Le 30/03/2018 à 10h21