L'Orchestre Andalou d'Ashdod célèbre la diversité et la joie du vivre-ensemble au Maroc

Jacob Ben Simon, directeur de l'Orchestre Andalou d'Ashdod. 

Jacob Ben Simon, directeur de l'Orchestre Andalou d'Ashdod.  . Le360 (photomontage)

Le 04/04/2022 à 11h13

VidéoPour célébrer la diversité et la joie du vivre-ensemble, l'Orchestre Andalou israélien d'Ashdod, qui prend à cœur de préserver et faire connaître le chant et la tradition musicale andalouse classique dans son pluralisme culturel, s’est produit à Casablanca au cours de cette semaine.

Une manifestation musicoculturelle a réuni, jeudi dernier à Casablanca, musulmans et juifs du Maroc et d’Israël, sous le signe de la diversité et la culture du vivre-ensemble. Les artistes qui se sont produits, sous la houlette du grand maître Mohamed Briouel et sur les lignes mélodiques exécutées ex professo par l'Orchestre Andalou israélien d'Ashdod et l'Association marocaine de la musique andalouse, ont interprété non seulement des partitions de musique andalouse, mais également un florilège du patrimoine du Melhoun, du Gharnati, du Chgouri ainsi que des chants soufis, puisant leurs inspirations dans la richesse des répertoires judaïques et musulmans.

Du commencement à la fin de ce spectacle, Jacob Ben Simon, directeur de l'Orchestre Andalou d'Ashdod, n’a pas quitté des yeux ses musiciens, mais aussi les solistes, qui ont mis les invités en joie. Il a aussi échangé des mots avec les convives en darija, langue qu’il a apprise auprès de ses parents Rbatis.

Interrogé par Le360, le directeur de l'Orchestre Andalou d'Ashdod a affirmé que sa formation a précédemment effectué une tournée dans le Royaume, mais que c’est toujours un plaisir immense de se produire au Maroc, terre millénaire de vivre-ensemble, de tolérance et de paix.

«Notre premier spectacle au Maroc date de 2017, nous avons joué à Essaouira, à Marrakech et à Casablanca. Nous avons également ouvert le bal du Festival des Andalousies atlantiques d’Essaouira en 2018 et 2019. Mais là, ce sont nos premiers pas dans le Royaume, après que le Maroc et Israël ont décidé de rétablir leurs mécanismes de coopération», a-t-il dit.

«Mercredi, nous nous sommes produits à Rabat. Nous avons reçu un retour très positif, mais aussi très encourageant de la part du public qui était présent et de celui qui nous regardait en ligne, que ce soit du Maroc ou d'Israël. Tout le monde a apprécié notre spectacle. J’étais envahi d’une joie indicible», a ajouté Jacob Ben Simon.

Le directeur de l'Orchestre Andalou d'Ashdod n’a pas caché son enthousiasme pour les projets d’avenir de son groupe dans le Royaume, lequel compte, par ailleurs, cinq instrumentistes marocains. En effet, lui, ainsi que ses musiciens promettent de revenir lors de la prochaine édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, toujours sous la houlette du grand maître Mohamed Briouel, auquel ils vouent beaucoup d'affection et de respect.

L'orchestre andalou israélien a été fondé en 1994 à Ashdod. Depuis lors et à ce jour, il préserve et fait connaître le chant dans sa diversité culturelle et la tradition musicale andalouse classique auprès des valeurs de tolérance et de paix qui existaient à la période de l'âge d'or en Espagne et qui sont ancrées dans le cœur battant de la prestigieuse tradition du judaïsme d'Afrique du Nord, particulièrement au Maroc.

Cet orchestre compte plus de 40 musiciens, dont certains jouent des instruments classiques occidentaux et d'autres des instruments de tradition musicale arabe et andalouse. L'équipe musicale comprend des chefs d'orchestre, des arrangeurs, des consultants musicaux, des compositeurs et des solistes qui se complètent tous l'un l'autre, chacun grâce à sa spécialité. Les mots écrits, la poésie et la liturgie font partie intégrante et sont indissociables de la création musicale classique judéo-arabo-andalouse.

Par Hajar Kharroubi
Le 04/04/2022 à 11h13