Marcel Khalifa se confie: la musique, le rêve, Mahmoud Darwich et moi

Marcel Khalifa. 

Marcel Khalifa.  . Khalil Essalak / Le360 (capture image vidéo)

Le 15/05/2022 à 15h23

VidéoL'Institut Académique des arts de l'Académie du Royaume du Maroc a invité le compositeur libanais Marcel Khalifa à animer une leçon inaugurale sur la musique et le rêve. Le360 l'a rencontré.

Le chanteur et compositeur libanais Marcel Khalifa a animé une master class, «Avec la musique, on a toujours droit au rêve», organisée par l’Institut Académique des Arts. C’était le vendredi 13 mai dernier à l’Académie du Royaume du Maroc. A cette occasion, Le360 a rencontré cet artiste de 71 ans, pétri de talent et dont la renommée a depuis toujours dépassé les frontières du monde arabe.

Dans un entretien qu'il a accordé à notre média, Marcel Khalifa a parlé de son nouvel album en préparation, une sorte d’opéra musical, une «malhama» qui s’inspire d’une fresque poétique du palestinien Mahmoud Darwich, celui qui a, sans le savoir, impulsé la carrière de Marcel Khalifa.

«A une époque, il y a très longtemps, alors que personne ne me connaissait, j’étais enfermé chez moi pendant presque six mois, j’avais commencé à travailler sur des poésies de Mahmoud Darwich. J’étais comme tout le monde le sait très affecté par le conflit en Palestine, c’était une manière pour moi de m’engager, mais j’étais loin de savoir que j’allais devenir l’homme que je suis devant vous aujourd’hui. C’est-à-dire qu’à aucun moment, je ne pensais que j’allais un jour présenter mes compositions au grand public», confie l’auteur de «Rita», «Du pain de ma mère», des textes pour la plupart inspirés et composés à partir des poèmes de Darwich.

D’après Marcel Khalifa, Mahmoud Darwish a nourri son corps, sa pensée et son âme, alors qu'il était encore jeune enfant.

Malgré la relation entrelacée et complexe qui l'unit toujours au défunt Mahmoud Darwish, il considère que chacun possède sa propre univers. «Il y a malgré cela une relation à la fois de connivence et de rupture. Dès lors, les expériences continuent de se croiser d'une part, mais elles convergent rapidement vers des lieux artistiques et des virages esthétiques», témoigne Marcel Khalifa.

Dans cet entretien, Marcel Khalifa a souligné que son village natal d'Amchit, au Liban, est habité depuis des années par la musique, le chant, l'amour et les voyages. Le sifflement de l’âme d’Amchit est omniprésent, de manière continue, dans ses chansons.

Marcel Khalifa n’oublie pas de faire référence à son grand-père, pêcheur, et sa voix mélancolique, lorsqu’il secouait les filets du bateau: «il était pour moi le premier conservatoire de musique. Ma première école. Il m’a appris que sans musique, il n’y avait pas de vie».

La musique de Marcel Khalifa a transcendé les frontières géographiques arabes et creuse désormais un nouveau sillage, différent, qui ne reconnait aucune frontière. Tous ses albums lyriques, sans exception, captivent toujours les foules en raison des valeurs de liberté, de paix et d’amour qu’ils véhiculent.

Par Achraf El Hassani et Khalil Essalak
Le 15/05/2022 à 15h23