Paternité du dinosaure mis en vente au Mexique: les conclusions de l'enquête marocaine

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Le Ministère de l'Energie, des mines et du développement durable a remis en question la source et la valeur patrimoniale d'un échantillon de fossile dont la vente aux enchères a eu lieu au Mexique, et qui pourrait être de l’espèce Atlasaurus Imelakei de la région d’Azilal.

Le 22/01/2018 à 17h36

Les journaux électroniques ont rapporté que cette vente aux enchères, qui s'est déroulée 16 janvier au siège de Casa Morton à Lomas de Chapultepec au Mexique, porte sur une partie de la queue d'un dinosaure Atlasaurus qui, selon la maison du service d'évaluation d’antiquités Morton, pourrait être de l’espèce Atlasaurus Imelakei de la région d’Azilal.

Cette remise en question est basée sur une enquête menée par des spécialistes en paléontologie marocaine qui ont affirmé que si les vertèbres provenaient réellement du Maroc, comme l’avance la galerie de vente, cette queue de sauropode serait restaurée à partir d’un assemblage de vertèbres trouvées isolées, n’émanant pas de la même espèce et assemblées par un marchand, indique le ministère de l'Energie, des mines et du développement durable dans un communiqué.

Si ces fragments avaient été le résultat d’une fouille de scientifiques, un plan de fouille aurait dû être associé au spécimen vendu, fait savoir le communiqué, faisant savoir qu'officiellement, il n’y a pas eu de fouilles dans l’Atlas depuis la découverte, par des équipes marocaines et internationales, de ce grand sauropode en 1979 et baptisé « Atlasaurus Imelakie ».

Quant à l’origine du spécimen mis en vente, il y a lieu de signaler qu’aucune découverte de queue complète de sauropode n’a jamais été faite au Maroc, et le fait qu’Atlasaurus soit le grand-père de tous les sauropodes donne un vernis commercial supplémentaire. D’autant plus que l’année 1999 correspond, en fait, à l’année de la publication officielle de la révision du nom d’Atlasaurus par M. Michel Monbarant et non pas à l’année de sa découverte.

Le ministère a souligné, qu’à l’occasion d’affaires similaires, dont la dernière date d'octobre 2017, visant la vente d'ossements de spinosaure de la Région Kem-Kem, le ministère avait mené des enquêtes dans le but d’apporter des éléments d’information pour l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Ces enquêtes ont confirmé, chaque fois, que la Direction de la Géologie n’a délivré aucun avis favorable pour l’exportation de spécimens jugés de valeur patrimoniale, dont notamment les vertèbres fossiles objet des ventes en question.

Le 22/01/2018 à 17h36