Rencontres d'arts chorégraphiques de Casablanca: le ministère de la Culture compromet l'édition 2019

Ahlam El Morsli et Wajdi Gagui, fondateurs de la compagnie Col' Jam

Ahlam El Morsli et Wajdi Gagui, fondateurs de la compagnie Col' Jam . DR

Les fondateurs de la compagnie Col Jam, organisatrice des Rencontres chorégraphiques de Casablanca sont en colère. Après avoir postulé à l'appel à candidatures de mars 2019 lancé par le ministère de la Culture, Ahlam El Morsli et Wajdi Gagui attendent toujours les résultats.

Le 01/10/2019 à 15h01

La compagnie Col’jam, organisatrice des Rencontres Chorégraphiques de Casablanca (RCC), s’insurge contre le retard que prend la réponse pour la subvention destinée aux projets d’art chorégraphique, lancée par le ministère de la Culture et de la communication en mars dernier, voici déjà huit mois. Depuis cette date, silence radio. Aucune suite n’a encore été donnée à ce jour à cette initiative, selon les fondateurs de la compagnie.

«Nous sommes obligés, à quelques jours du lancement de la 5e édition des RCC, prévue du 10 au 16 octobre, de faire appel à une levée de dons auprès de nos proches, amis et de toute personne qui nous suit, nous soutient et croit en nous depuis cinq ans, afin de pérenniser notre festival. Nous sommes dans l’obligation de multiplier nos demandes de soutien auprès d’institutions étrangères. Nous avons très peu de partenaires locaux pour assurer toute la partie logistique, l'hébergement, le transport... Sans parler de l’inexistence d’espaces dédiés à la recherche et à la création», s’indigne Ahlam El Morsli, chorégraphe et directrice associée de ce festival. 

«A ce jour, nous n’avons toujours pas reçu nos cartes d’artistes chorégraphes», ajoute à son tour Wajdi Gagui, chorégraphe et directeur associé du festival, lui aussi révolté, et tout particulièrement par le triste sort réservé à la danse contemporaine au Maroc.

Les fondateurs des rencontres chorégraphiques de Casablanca regrettent amèrement que les institutions culturelles marocaines n'intègrent pas dans leur stratégie un accompagnement et un soutien à la danse contemporaine.

«Pour que cet art puisse évoluer dans son paysage, le festival a besoin d’un vrai accompagnement des danseurs, de formations, d’aide à la création et de diffusion des œuvres, sans oublier le développement des métiers des diffuseurs et des managers culturels», explique Ahlam El Morsli.

Membre de la Fédération Nationale des Troupes de la Chorégraphie Professionnelle, la compagnie Col’jam appelle également à la reconnaissance des institutions publiques de la dynamique et des réalisations des acteurs de la danse contemporaine au Maroc. 

Par Qods Chabaa
Le 01/10/2019 à 15h01