Safaa Erruas expose des œuvres immaculées à L'Atelier 21

Vies parallèles II

Vies parallèles II

L’exposition de l’artiste plasticienne Safaa Erruas intitulée "Choses apparentes" se déroulera du mardi 28 avril au vendredi 29 mai 2015 à la galerie de L’Atelier 21, à Casablanca.

Le 24/04/2015 à 11h24

Le blanc est symbole pour l’artiste d’absence, d’immatérialité, de transparence, de fragilité, voire du lieu du possible. La couleur immaculée domine son œuvre. Tout en finesse, en délicatesse, l’artiste jongle entre matériaux fins et tranchants tels que le coton, la gaze, les perles, la porcelaine mais aussi aiguilles, lames de rasoirs, épingles, épines…

Les œuvres de Safaa Erruas réclament l’attention, de suspendre le temps. Le regard rivé vers l’une ou l’autre des pièces, il est facile d’être surpris, d’être attiré par les détails subtils. Les pièces révèlent de minuscules reliefs, des striures opérées par des fils minuscules, des trous réalisés à l’aide d’une aiguille à la pointe fine, les entailles réalisées par la lame d’un rasoir ou une configuration impeccablement taillée au laser.

Dans cette exposition, intitulée "Choses apparentes", l’artiste a introduit un élément nouveau : le verre. L’écrivaine Bouthaina Azami parle en ces termes des œuvres de Safaa Erruas:" De ce matériau [le verre] évoquant "le cassé, le détruit", l’artiste se sert pour figurer un espace de la fragmentation où la vie le dispute à la mort. Et de cet espace morcelé, en ruines, "de nouvelles vies jaillissent", prennent forme parmi les lambeaux de papier et les bris de verre savamment amalgamés. Prennent vie et forme dans l’absence. Car il faut lire dans les blancs et les vides, les trouées opérées dans les "Restos" d’une architecture délabrée.". Et d’ajouter :"Pénétrantes. Saisissantes. Et imprenables, tant elles sont insensées, à la fois impétueuses et sereines, charnelles et éthérées ; sublime chorégraphie où se joue un désastre cinglant de finesse, et où la vie, assaillie, obstruée, perle, malgré tout, chrysalide au creux de la débâcle. L’artiste détourne en effet les objets métaphores de la violence. Fait fleurir des boutons nacrés parmi les champs d’épines, ou tiges, désormais, où se fomente naissance, subversive, de "Vies parallèles".

Née à Tétouan en 1976, Safaa Erruas est diplômée de l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan. Elle a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Ses œuvres font partie de collections prestigieuses dont le Palais royal, la Société générale (Maroc), la Caisse de dépôt et de gestion (Maroc), la Fondation ONA (Maroc), la Fondation Jean Paul Blachère (France), le Centre d’art contemporain de Lagos (Nigéria)…

Par Ghizlaine Badri
Le 24/04/2015 à 11h24