Sbagha Bagha fait parler les murs

DiaporamaDu 5 au 15 septembre, des graffeurs marocains et étrangers ont pompé les murs casablancais. Le street art se réinvente au royaume. De nouvelles signatures apparaissent et d’autres s’affirment

Le 16/09/2015 à 18h29

Brahim Taougar - Le360

Ce qui est frappant et aussi intéressant à voir dans ces œuvres conçues en une semaine, c’est la présence-absence de la femme.

Par absence, il est à entendre que cet art (street-art) est, semble-t-il, exclusivement masculin au Maroc, contrairement à l’Egypte, par exemple, où les jeunes filles s'y adonnent de manière très active.

La seule présence féminine de cet événement est espagnole. Elle est reconnaissable à sa signature B Toy. Son majestueux portrait d’une femme noire trône sur le mur d’un vieil immeuble face à la station de tram Rivera.

L’italien Milo a, quant à lui, dessiné une magnifique fresque urbaine à la Place Maréchal. Une attachante petite fille habillée en rouge se bouche les oreilles au milieu de la jungle envahissante de Casablanca. L’artiste fait dans le détail pour soutenir les différentes agressions qu’elle subit. Un dessin qui a attiré les curieux et les amateurs de l’art, tant par la beauté de son trait que par la justesse de son propos.

En clair, les femmes chassées de l’espace public, semblent le réinvestir autrement.

A la gare de Casa-Voyageurs, l’attente des trains qui ne sont pas à l’heure vous paraîtra désormais moins douloureuse si vous prenez le temps de contempler le grand mur sur lequel plusieurs artistes se sont exprimés. Ed Oner, Giero, Basec et Mevok, ont mélangé les couleurs parfois dans un style humoristique. Il y avait également de la poésie lorsque ce tronc d’arbre dessiné sur un mur a rencontré un bougainvillier !

Du côté de la cathédrale Notre-Dame, il y a eu la rencontre de Normal. Un graffeur gadiri qui dessine en totale impro. On ne pourra donc pas vous dire ce que va donner son dessin pour l’instant… A suivre.

D’autres fresques ont investi l’espace de façon très active, comme celles saisissantes de Sher One ou le gigantesque monstre à deux têtes signé : Smithe One.

Par Amira Gehanne Khalfallah
Le 16/09/2015 à 18h29