Vidéo. Musique arabo-andalouse: le blues de Bajeddoub

Le360

Le 19/05/2019 à 15h46

VidéoIcône de la musique andalouse (Al Ala), Mohamed Bajeddoub jette un regard mélancolique sur cet art ancestral. Rencontré à Casablanca, le grand artiste dresse un état des lieux pessimiste, avec une pointe d'amertume. Interview.

Le360: Parlez-nous de votre participation à cette soirée consacrée à la musique arabo-andalouse?Mohamed Bajeddoub: Je ne peux qu'exprimer ma joie d'y avoir participé. J'ai été surpris par la présence d'un grand public que je tiens à remercier chaleureusement. Dieu merci, la musique arabo-andalouse a toujours ses fans. Il suffit juste de leur offrir un bon produit et un cadre adéquat pour les fidéliser davantage.

Le public actuel est-il le même qu'auparavant?Du tout. Il existe aujourd'hui trop peu d'aficionados de la musique arabo-andalouse. Mais, malheureusement, de nombreuses personnes se disant passionnées de cet art ont tendance à faire la pluie et le beau temps, se considérant comme les meilleurs connaisseurs du domaine et empiétant sur le travail des artistes.

Qui est, selon vous, le digne successeur de Bajeddoub?Je ne peux avancer de nom. Des talents, il y en a certes, mais ils ont vaqué à d'autres domaines. Pour faire de la musique arabo-andalouse, il faut s'y consacrer pleinement.

Y a-t-il des chanteurs qui soient en mesure de porter le flambeau?Il en existe particulièrement dans le nord du Royaume, comme Abdelouahed Tetotouani qui a cet art dans les veines. D'autres chanteurs auraient pu porter le flambeau de cet art, mais pour des considérations matériels, ils préfèrent chanter autre chose dans des cabarets ou des soirées privées.

Pourquoi la musique arabo-andalouse est particulièrement associée aux fêtes?Parce que l'esprit de cet art est festif. A Fès, par exemple, et dans le temps, ce sont les chants arabo-andalous que l'on entendait lors des fêtes en famille. Aujourd'hui, hélas, cela a changé et l'on n'écoute plus que les chansons dites modernes pour le plupart dénuées de sens.

Par Ghania Djebbar
Le 19/05/2019 à 15h46