Vidéo. Tariq Ramadan se lance dans la musique avec un album de slam

L'islamologue Tarik Ramadan.

L'islamologue Tarik Ramadan. . DR

Islamologue, auteur et désormais... chanteur, Tariq Ramadan s’essaye à la musique en slamant contre la colonisation. A vous de juger.

Le 04/04/2021 à 15h37

Après avoir ouvert en octobre 2020 le centre de recherche et de formation, CHIFA, Tariq Ramadan a créé la surprise hier, samedi 3 avril 2021, en annonçant sur les réseaux sociaux la sortie, le 29 mai, d’un album de slam intitulé «Traversées».

Et en guise d’avant-goût, celui-ci a dévoilé son premier titre, «Qu’est ce que vous croyez?», une chanson anticolonialiste que Tariq Ramadan dédie «à toutes les femmes et à tous hommes qui ont subi la colonisation à travers le monde», «aux migrants qui cherchent à échapper à la misère et qui finissent enfermés, criminalisés (...) noyés dans les eaux de la mer ou déshydratés dans les chaleurs du désert», et «à tous ceux qui se sont engagés à leurs côtés et refusent leur déshumanisation silencieuse».

Un appel venant «du cœur de l'Afrique, de l'Asie et du sud éveillé», où «les voix s'élèvent, vents d'humanité. (…) exigent vérité, justice et dignité», afin de «résister à ceux qui répandent l'exploitation, la guerre et la mort».

Un titre de 8 minutes dans lequel Tariq Ramadan règle ses comptes avec le colonialisme, surfant ainsi les problématiques identitaires et raciales soulevées par la vague du Black lives matter. «Cela fait des siècles que vous volez et mentez, vous seriez venu, dites-vous pour nous civiliser, vous méprisez nos langues, nos cultures, nos religions, humilié nos mémoires, souillé nos traditions…», slame-t-il.

La réponse de Tariq Ramadan au débat actuel en France sur les dérives de l'islamo-gauchisme? Ça en a tout l'air. Une chose est sûre, cet album tombe à point nommé, quelque semaines à peine après que la ministre française de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a demandé au CNRS de mener une enquête dans les universités du pays. Le but? Faire la chasse aux chercheurs qui orientent leurs études sur le post-colonialisme, et considèrent ainsi que les rapports de domination de la période coloniale se poursuivent encore aujourd’hui et qu’ils se retrouvent dans les esprits.

Un sujet de recherche qui favoriserait les dérives identitaires et les discours anti-Occident, anti-blancs et, par-dessus-tout, créditerait la pensée islamiste.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 04/04/2021 à 15h37