Affaire Bab Darna: le dossier transféré à la chambre criminelle près la Cour d’appel

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Le juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ a déclaré ce lundi son incompétence dans le dossier du scandale immobilier Bab Darna. L’affaire monte d’un cran, et elle est désormais entre les mains de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.

Le 03/02/2020 à 15h52

Nouveau rebondissement dans l’affaire du scandale immobilier Bab Darna. Examiné en première instance, le dossier prend une autre tournure. Le juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ vient de déclarer, ce lundi 3 février, son incompétence et le dossier a été transféré à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. C’est ce que nous déclare Mohamed Mghari, un des avocats des victimes.

A préciser qu’à ce jour, sept personnes ont été arrêtées: Mohamed El Ouardi, le PDG du groupe, mais aussi sa directrice financière, son directeur commercial, un commercial et un comptable, en plus du notaire, sont sous les verrous.

L’arnaque immobilière de Bab Darna est née sur fond de projets totalement fictifs vendus à des clients n’ayant pas hésité à donner des avances parfois très importantes, allant de 150.000 à plusieurs millions de dirhams. On compte aujourd’hui plus de 800 victimes.

Ayant tardé à réagir, le gouvernement dit aujourd’hui suivre le dossier de très près.

«Je ne peux que dénoncer cette pratique illégale qui porte atteinte à l’image de la promotion immobilière et des promoteurs», nous affirmait la ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Nouzha Bouchareb dans un récent entretien, tout en exprimant son soutien aux victimes de cette escroquerie. «Aujourd'hui, il est inconcevable d'accepter de telles pratiques frauduleuses, qui abusent de la confiance des citoyens marocains. L'affaire est en cours. La Justice tranchera», a-t-elle ajouté.

Pour rétablir la confiance, la ministre s’engage à déployer tous les efforts afin de renforcer le cadre juridique, notamment celui encadrant l'achat sur plan et le logement participatif. «Le texte sur la Vente d’immeuble en état d’achèvement (Vefa) a été élaboré selon un processus de concertation étroite et continue avec les acteurs concernés et a fait l'objet de plusieurs séances de travail avant d'adopter la mouture finale de l’avant-projet du décret. Ce qui a engendré un retard depuis 2016», expliquait Bouchareb.

Elle affirme avoir tenu ces derniers jours une série de réunions avec les acteurs concernés, notamment la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, les banques, les compagnies d’assurances, les notaires en vue d’accélérer la finalisation du texte du décret dans le sens d’une amélioration des mécanismes de la mise en œuvre de la Vefa.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 03/02/2020 à 15h52