Affaire CIH: pourquoi le procès du siècle n'a pas eu lieu

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Revue de presseKiosque360. Jugée au pénal en août 2007, l'affaire CIH a été l'un des plus grands dossiers de dilapidation de deniers publics déclenchés au début de ce siècle. Près d'une quinzaine de hauts cadres de la banque ont été condamnés à la prison ferme ou avec sursis. Et pourtant …

Le 30/11/2016 à 20h38

Jugée au pénal en août 2007, l'affaire CIH a été l'un des plus grands dossiers de dilapidation de deniers publics du début de ce siècle. L'Economiste, dans son édition du mercredi 30 novembre revient dessus en apportant de nouvelles révélations exclusives.

Près d'une quinzaine de hauts cadres de la banque ont été condamnés à la prison ferme ou avec sursis. Parmi eux, l'ex-PG de l'établissement, Moulay Zine Zahidi, et le directeur général, Abdelhak Benkiran. Trois autres personnes ont été acquittées par la Cour d'appel de Casablanca, soit Abdellatif Sadek, Zakaria Mchich et Moulay Arafa El Alaoui. Les poursuites ont été abandonnées contre Othman Slimani pour cause de décès.

Près d'une décennie plus tard, ce grand procès passe aussi inaperçu qu'un banal fait divers. L'enjeu est de nature civile cette fois-ci: le CIH exige le remboursement des fonds jugés dilapidés. L'établissement financier réclame, via son avocat, Me Azzedine Kettani, un peu plus de 3 milliards de DH.

Ce procès marquant des années 2000 a été jugé en première instance le 24 novembre dernier. Le tribunal a donné suite aux demandes de la banque tout en condamnant solidairement les mis en cause. L'affaire aurait pu s'achever de manière ordinaire sans l'expertise judiciaire diligentée le 2 août 2007 par le tribunal. Il fallait prouver la responsabilité de chaque accusé dans les dossiers qu'il a eu à traiter. Sur les 40 dossiers, 7 ont été retenus. Avec comme conséquence de voir les demandes civiles de la banque largement revues à la baisse, passant de 3 milliards à 50,2 millions.

Pourquoi? L'Economiste explique que la requête judiciaire déposée par l'avocat du CIH se contente de fixer les sommes globales à payer solidairement par toutes les personnes condamnées. Or, leur mission est de déterminer financièrement la part de responsabilité des mis en cause dans chaque dossier traité personnellement par chacun d'eux. La banque devait ainsi présenter tous les justificatifs prouvant ses droits. Ce qui n'a pas toujours été le cas. D'où les 7 dossiers retenus …

Par Sanae El Asrawi
Le 30/11/2016 à 20h38