Agences de voyages: divorce consommé entre des associations régionales et la Fédération

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Plusieurs associations régionales ont gelé leur collaboration avec la Fédération nationale des agences de voyages qu'elles accusent de ne pas défendre les intérêts du secteur. Les explications.

Le 29/10/2017 à 10h10

La situation n’a jamais été aussi tendue dans le secteur des agences de voyages. Selon nos informations, plusieurs associations régionales ont décidé, unilatéralement, de suspendre toute coopération avec la Fédération nationale des agences de voyage (FNAVM).

Les associations contestataires reprochent à la Fédération d’être devenue une coquille vide, sans servir les intérêts de ce secteur. Elles estiment également que la FNAVM n’a pas réussi, sous le mandat de son actuel président, à gérer les questions prioritaires du secteur et que les décisions qui y sont prises le sont d’une manière unilatérale.

Selon nos sources, au moins trois associations régionales ont déjà formalisé le gel de leur collaboration avec la Fédération dont elles sont, pour rappel, membres. Il s’agit de l’Association régionale d’Agadir, celle de Marrakech ainsi que celle de Casablanca. D’autres sources évoquent également l’association régionale de Rabat. Il s'agit là des agences couvrant les régions les plus importantes de ce secteur.

Interpelé sur ce branle-bas, le président de la Fédération n’a pas manqué de faire part de son étonnement. «Ceux qui contestent le travail qui est fait au niveau de la fédération, qu’ils me donnent une seule bonne explication et je suis prêt à démissionner», nous confie Amal Karioun, qui s’apprêtait à présider une Assemblée générale de la fédération vendredi 27 octobre après-midi. «Les critiques émanent surtout de personnes et non des opérateurs affiliés à ces associations», ajoute-t-il, accusant certaines parties de s’opposer au travail qui est fait pour donner plus de poids au secteur des agences de voyage afin qu’il puisse défendre ses intérêts avec les autres parties prenantes. Le patron de la Fédération s’étonne également que les critiques fusent de personnes appartenant à des associations qui «ne paient même pas leurs cotisations à la Fédération».

D’après nos informations, les associations protestataires ne comptent pas s’arrêter là, mais envisageraient actuellement de créer leur propre groupement pour défendre leurs intérêts. Pour le cas de l’association régionale de Casablanca, elle intente même une action en justice, pour contester l’élection de l’actuel président de la FNAVM. Elle dénonce en effet des irrégularités qui ont entaché l’assemblée générale du 19 décembre 2015, notamment « l’illégitimité statutaire des délégués régionaux, dont certains n’étaient pas encore élus ou désignés par leurs associations régionales pour la période 2015-2018 ». En d’autres termes, pour l’association casablancaise, ceux qui ont élu l’actuel président de la fédération n’avaient pas la légitimité de le faire.

C’est dire que la crise est à son comble dans ce secteur qui a pourtant bien d’autres problèmes à résoudre. Car le secteur touristique a aujourd’hui plus que jamais besoin de l’unité de l’ensemble de ses composantes pour rattraper les retards dans les objectifs qu’il s’était fixés.

Par Younès Tantaoui
Le 29/10/2017 à 10h10