Analyse Loi de finances – EP19: une dette extérieure qui devrait flamber

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Emprunt à l’international, utilisation de la ligne de liquidité de 3 milliards auprès du FMI, ces deux importantes opérations réalisées en 2020 ont pour effet d’augmenter le stock de la dette extérieure. Et en 2021, l’argentier du Royaume prévoit encore un flux net de quelque 35 milliards.

Le 08/11/2020 à 11h30

Le projet de budget 2021 prévoit des recettes d’emprunt extérieur de l’ordre de 41 milliards de dirhams et un remboursement en principal de la dette extérieure du Trésor de l’ordre de six milliards. C’est donc un flux net de 35 milliards de dirhams qui devrait s’ajouter au volume des emprunts extérieurs.

En 2019 déjà, les tirages sur emprunts extérieurs ont enregistré un bond de 19,3 milliards pour atteindre 25,5 milliards de dirhams. La part mobilisée auprès des créanciers multilatéraux a atteint 56%, dont 9,6 milliards auprès de la BIRD et 3,8 milliards de la BAD. Une part de 41% du total des tirages a été réalisée au titre de l’émission du Royaume, le 21 novembre 2019, sur le marché financier international de l’emprunt obligataire d’un milliard d’euros. Cette émission avait marqué le retour du Maroc sur ce marché après 5 ans d’absence.

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Le Royaume est revenu sur le marché international, moins d’un an plus tard. En septembre dernier, un nouvel emprunt d’un milliard d’euros a été réalisé avec succès par le Maroc auprès d’investisseurs étrangers. Quelques mois auparavant, le ministère des Finances avait également mobilisé la Ligne de Précaution de la Liquidité (LPL) souscrite auprès du FMI pour une valeur de trois milliards de dollars. A ces deux grandes opérations, s’ajoutent de nombreux programmes de financements conclus avec des institutions internationales.

La signature de différents accords de prêt avec des institutions comme la BAD, la BIRD ou même la Banque mondiale sont comptabilisés en tant qu’emprunts extérieurs. Ce genre de tirage est principalement destiné au financement de réformes ou de projets structurants que ce soit pour le secteur financier, l’éducation et la formation professionnelle, l’agriculture et l’industrie.

Par Amine El Kadiri
Le 08/11/2020 à 11h30