Anarchie dans le secteur des hydrocarbures: le gouvernement constate, impuissant, les dégâts

dr

Le ministère des Affaires générales et de la gouvernance reconnaît que la marge et les bénéfices des distributeurs des produits pétroliers ont considérablement augmenté depuis la libéralisation du secteur. Le département de Daoudi sort de son mutisme, mais sa réaction se fait attendre.

Le 10/06/2017 à 09h12

Une réunion s'est tenue, vendredi 9 juin, au ministère des Affaires générales et de la gouvernance au sujet de la hausse des prix des carburants et de l’approvisionnement du marché des hydrocarbures. Un communiqué a sanctionné cette réunion, dans lequel le département de tutelle reconnaît que les prix appliqués par les opérateurs ont considérablement augmenté depuis la libéralisation du secteur en 2015.

«Suite aux conclusions de la réunion du Comité de veille chargé du suivi du secteur des hydrocarbures, présidé par Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, un appel a été lancé aux professionnels du secteur pour étudier les raisons impactant les prix à la pompe des carburants», souligne le communiqué.

Ledit Comité, pour rappel, est composé de représentants des ministères des Affaires générales et de la gouvernance, de l’Intérieur, de l’Economie et des finances ainsi que de l’Energie et des mines.

Le communiqué du département de Daoudi, succinct, ne dit rien sur les mesures devant être prises pour mettre fin à l’anarchie qui règne dans le secteur, profitant à certains opérateurs surnommés «requins des hydrocarbures». Il se contente d’évoquer une invitation à une réunion avec les opérateurs.

Lors d’une séance plénière à la Chambre des représentants, mardi 6 juin, Lahcen Daoudi, a reconnu que les opérateurs avaient bien revu leurs marges à la hausse. «Certains d'entre eux ont même doublé leurs bénéfices d'une année à l'autre», a-t-il dit. Une situation qui laisse dubitatifs, voire indignés les consommateurs dont certains s’amusent à dire sur les réseaux sociaux que le ministre Daoudi «risquerait de passer les cinq années de son mandant à constater, impuissant, les faits et procéder au diagnostic des maux du secteur. L’action étant reportée sine die».

Par Abdelkader El-Aine
Le 10/06/2017 à 09h12