Après la crise sanitaire, le secteur avicole en berne

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Revue de presseKiosque360. Baisse de production, perte supportée par les éleveurs, hausse des coûts... En 2020, le secteur avicole a également fait les frais de la crise sanitaire. Explications.

Le 07/02/2021 à 18h32

Le secteur avicole n’a pas été épargné par la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. D’après l’hebdomadaire La Vie Éco, les niveaux de production ont été impactés, au même titre que les prix à la vente et les coûts de production. En 2020, la production de viandes de volaille, poulet de chair et dinde est estimée à 580.000 tonnes, tandis que la production d’œufs de consommation était de l’ordre de 5,8 milliards d’unités. Des chiffres qui contrastent avec la production de l’année 2019 qui avait atteint 625.000 tonnes de viandes de volaille et 6,1 milliards d’œufs de consommation. 

Cette baisse, le président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), Youssef Alaoui, l’impute à la crise sanitaire. "Les effets restrictifs de l’état d’urgence sanitaire sur la fluidité d’écoulement de la volaille, à travers les circuits de distribution habituels (fermeture des souks, hôtels, restaurants, arrêt d’activité des traiteurs….), ont entraîné une baisse de la demande et, partant, une chute des ventes, un effondrement des prix à la ferme et une abondance des stocks de volaille et d’œufs invendus au niveau des fermes", regrette-t-il dans les colonnes de La Vie Eco

La conséquence est sans appel: une perte estimée à 4 milliards de dirhams, dont la majeure partie est supportée par les éleveurs de volaille et d’oeufs. Néanmoins, le secteur avicole a continué à approvisionner, souvent à perte, le marché national en viandes de poulet et de dinde et en œufs de consommation, précise l’hebdomadaire. Et ce, même si les coûts de production ont enregistré une hausse de près d’un dirham par kg produit. 

Le président de la FISA explique que "les matières premières, dont le maïs et le soja essentiellement, ont connu une flambée des prix sur le marché international." Et de préciser: "Ajoutez à cela une consommation accrue de gaz due à la vague de froid qu’a connue notre pays. Malheureusement, les éleveurs se retrouvent une fois de plus à absorber cette hausse au détriment d’une marge qui n’existe plus. Aussi, pouvons-nous clairement dire que l’éleveur "subventionne" le panier de la ménagère, en quelque sorte."

Pour autant, les prix restent stables, selon l’hebdomadaire. En janvier 2021, les prix de vente départ ferme du poulet de chair ont varié entre 9 et 11 DH/kg vif, soit une moyenne de 10,5 DH/kg. Le prix moyen pondéré de la dinde est situé, lui, à 17,75 DH/kg vif. Quant à l’œuf de consommation, son prix est en moyenne de 0,79 DH/unité départ ferme.

Par Khalil Rachdi
Le 07/02/2021 à 18h32