Attention au départ: ce que le train Al Boraq va changer au Maroc

Un train à grande vitesse Al Boraq de l'ONCF.

Un train à grande vitesse Al Boraq de l'ONCF. . DR

Après plusieurs mois d'essais techniques, de pré-exploitation et d'homologation, Al Boraq attend désormais son lancement officiel, prévu au dernier trimestre 2018. Voici ce qu'il va changer.

Le 25/07/2018 à 07h37

Après plusieurs mois d'essais techniques, de pré-exploitation et d'homologation, le projet de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) reliant Tanger à Casablanca attend désormais son lancement officiel, prévu au dernier trimestre 2018, ce qui permettra de réduire la distance et le temps du voyage au service du bien-être des voyageurs.

Depuis février 2017, ce projet royal a entamé l'ultime série d'essais dynamiques de ses différentes installations afin de valider le bon fonctionnement du matériel roulant et l'intégralité de l'infrastructure avec les systèmes d'alimentation électrique, de signalisation et de télécommunications, aboutissant avec succès à la mise en service technique sur toute la ligne le 19 juin 2018.

Depuis ce jour à 20h00, ce projet est entré en phase de pré-exploitation et de rodage de l'ensemble du système afin qu'il soit éprouvé aux conditions réelles d’exploitation avec des marches à blanc, souligne l'Office national des chemins de fer (ONCF), ajoutant que cette étape, indispensable dans le processus d'homologation de toute Ligne à Grande vitesse, permet de se confronter concrètement aux éventuelles anomalies pouvant être observées et de les traiter.

Cette mise en service vient couronner une série d’essais dynamiques débutés en février 2017, afin de valider le bon fonctionnement du matériel roulant et de l’infrastructure. Ces essais de montée en vitesse ont permis d’atteindre, dans un premier temps, le 20 Octobre 2017, la vitesse commerciale de 320 km/h, avant de passer aux essais de survitesse mettant à l’épreuve l'ensemble du système.

Le 4 mai 2018, le train d’essai conduit par un cheminot marocain a atteint la vitesse de 357 km/h entre Tanger et Kénitra, établissant ainsi le record de vitesse sur des lignes ferroviaires au sein du continent africain. Cette étape un constitué un moment historique pour le Maroc qui a opté pour cette nouvelle technologie, surtout que ce projet structurant est mis en œuvre à l'aide de cadres et d'assistants marocains sous la supervision de l'ONCF.

Ces essais demeurent nécessaires pour traiter d'éventuelles anomalies pouvant être observées avant le démarrage de la mise en service commerciale de la LGV. Dans ce sens, l'ONCF précise que la période de pré-exploitation est "l’occasion de traiter un affaissement ponctuel au niveau d’un remblai au sud de Tanger, décelé lors des derniers essais, lequel s’est traduit par un mouvement des rails de quelques centimètres, pour lesquels les travaux de traitement sont en cours afin de garantir le niveau de robustesse globale requis pour la grande vitesse et cela avant le démarrage de l’exploitation de la ligne".

La mise en service commercial interviendra au terme de la période de pré-exploitation et à l’issue de l’homologation et de la certification de la ligne par un cabinet d’audit international spécialisé, et ce conformément aux démarches et normes préconisées par l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC).

La rénovation ne se limite pas uniquement aux infrastructures réservées à la LGV mais concerne également les gares de trains pour les ériger en des repères urbains intégrés dans le tissu urbanistique. Les nouvelles gares de la Ligne à Grande Vitesse de Tanger, de Kénitra, de Rabat-Agdal et de Casa-Voyageurs ont été intégralement rénovées pour être de véritables lieux de vie, au service aussi bien du voyageur que des habitants de la ville.

Sur le plan des services, l'ONCF précise que l’offre commerciale est en cours de finalisation en vue de l’entrée en exploitation commerciale du projet du Train à Grande Vitesse durant le dernier trimestre 2018, notant que cette offre commerciale se traduira par une gamme tarifaire diversifiée et une politique de services rénovée offrant un plan de desserte étoffé et un système d’information voyageurs novateur.

L'élément humain n'est pas épargné de cette dynamique qui garantira l'entrée du Maroc aux nouveaux métiers liés à la gestion des Lignes à Grande Vitesse.

Outre la mise en place d'une nouvelle organisation de l'ONCF, l’élaboration de nouveaux référentiels et procédures nécessaires à l’exploitation de la LGV a été achevée et plus de 600 collaborateurs ont été formés aux nouveaux métiers et techniques de la grande vitesse, à l’étranger d’une part, et au sein de l’Institut de Formation Ferroviaire (IFF) créé en partenariat avec la SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer français) à l’occasion de ce projet, d’autre part.

Outre les recrutements progressifs de profils ciblés, la préparation à l’exploitation a mobilisé un nombre important de cadres ONCF dans différents corps de métiers allant des études, de la conception, en passant par la réalisation des travaux, la conduite, la circulation, la vente, les services aux clients à bord et en gares, jusqu’au contrôle, sûreté des voyageurs et maintenance.

Un port de plaisance de renommée mondiale, un port commercial parmi les plus grands d'Afrique et de Méditerranée, une Ligne à Grande Vitesse et des zones franches gigantesques, autant d’infrastructures qui placent Tanger à la tête des villes méditerranéennes connaissant une évolution urbanistique et économique et l'érigeant en une capitale du bassin méditerranéen par excellence. Le tout conformément aux Hautes instructions de sa majesté le roi Mohammed VI visant à faire du Maroc une porte d'Afrique vers le monde et une plateforme de développement global qui place l'humain au cœur des préoccupations.

Le 25/07/2018 à 07h37