Bientôt la suppression du Fonds de Solidarité habitat et intégration urbaine?

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Revue de presseKiosque360. Le Fonds de solidarité habitat et intégration urbaine (FSHIU), qui finance la lutte contre l'habitat insalubre, est largement décrié. Faut-il le supprimer? Les fabricants de matériaux de construction le souhaitent.

Le 10/11/2016 à 02h19

Le Fonds de Solidarité habitat et intégration urbaine (FSHIU), qui finance la lutte contre l'habitat insalubre (bidonvilles et quartiers d'habitats non réglementaires), est largement décrié. Parmi ses détracteurs, les fabricants de matériaux de construction réunis sous la bannière de la Fédération marocaine des industriels de matériaux de construction (FMC), souligne Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 10 novembre. Parmi ses requêtes: la suppression, pure et simple, de ce fonds de solidarité.

En cause, les sources de financement de ce fonds alimenté par deux taxes, l'une sur le ciment (80% en tout) et l'autre sur le sable et le rond de béton. La mise en place de ces taxes a alimenté une inflation dans le secteur de la construction, selon la FMC, et serait à elle seule responsable d'une hausse du prix du ciment de 18% sur les 13 dernières années. Le prélèvement sur le sable, quant à lui, aurait fait flamber les prix de 13% depuis 2013. Le fer à béton, enfin, a vu son prix augmenter de 2%. Ces hausses renchérissent directement le prix des logements.

Les taxes ont également induit une distorsion concurrentielle au sein du secteur des matériaux de construction. Certaines filières telle la préfabrication, utilisant le sable, le fer à béton et le ciment comme intrants, sont de fait désavantagées par rapport aux fabricants de produits de substitution n'utilisant pas ces matières premières. Ces derniers ne sont en effet pas taxés et peuvent donc vendre leur produit moins cher.

Le fonds de solidarité habitat et intégration urbaine avait été mis en place pour régler une urgence.Le déficit en habitat a reculé de 60% entre 2002 et 2015, passant de plus de 1,2 million de logements à 500.000 unités. Le taux de bidonvilles en milieu urbain a baissé de 38% sur la même période. Peut-être est-il temps de changer de stratégies et de leviers de financement?

Par Sanae El Asrawi
Le 10/11/2016 à 02h19