BMCI. Le management tente de rassurer

Rachid Marrakchi, DG BMCI, et Laurent DUPUCH, Président du Directoire lors de la présentation des résultats, ce jeudi 19 mars 2015 à Casablanca.

Rachid Marrakchi, DG BMCI, et Laurent DUPUCH, Président du Directoire lors de la présentation des résultats, ce jeudi 19 mars 2015 à Casablanca. . Brahim Taougar Le360

Alors que son résultat net est en recul de 33% suite à l’augmentation des charges d’exploitation, mais également du coup du risque, le management de la Banque a tenu à rassurer la presse financière et les analystes. Exercice rendu difficile par les chiffres et le contexte.

Le 19/03/2015 à 12h18

Si pour le moment, la plupart des banques affichent des résultats en nette croissance, certaines font exception. La BMCI connaît une détérioration de ses indicateurs de performance. "Mais, rien de bien grave", tempèrent les dirigeants de la filiale de BNP Paribas. Le management de la Banque a organisé, ce jeudi 19 mars 2015, une conférence pour les analystes financiers et les journalistes afin de leur fournir des explications sur l’origine de la baisse des résultats.

Rassurer les analystes sur la baisse des performancesLe jeu a consisté essentiellement à rassurer. D’abord, pour la production en matière de collecte et de financement. L’encours des crédits par caisse à la clientèle a reculé de 1,8% pour s’établir à 51,2 milliards de dirhams. Cela s’explique notamment par la sélectivité dans l’octroi des crédits. Et on est tenté de leur donner raison quand on voit le coût du risque de la banque qui atteint un niveau jamais égalé par le passé. La banque a provisionné en 2014 pour un montant de 982 millions de dirhams, soit 67% de plus qu’en 2012. Par conséquent, il n’est plus question de financer le premier venu.

Les dépôts rémunérés progressentCôté dépôt de la clientèle également, l’encours recule de 1,5% pour s’établir à 41,9 millions de dirhams. Pour les dirigeants de la banque, il n’y a rien d’inquiétant dans la mesure où les dépôts à vue et les comptes sur carnet continuent de progresser. "Cela montre que nous fidélisons notre clientèle dans un horizon à moyen ou long terme". Néanmoins, contrairement aux dépôts à terme qui permettent d’avoir des ressources gratuites, les comptes sur carnets et dépôts à vue sont rémunérés par des taux d’intérêt. Cela influence donc le coût moyen pondéré des ressources, même si en retour la banque gagne à avoir une clientèle plus fidèle.

Détérioration du coefficient d’exploitationLa BMCI s’est également expliquée sur l’évolution de ses frais de gestion qui s’alourdissent de 6,9% pour atteindre 1,6 milliard de dirhams. Les analystes se sont interrogés à ce propos, puisque les charges opérationnelles progressent beaucoup plus vite que le produit net bancaire, qui s’est apprécié de 4,5% à 3,3 milliards de dirhams. Cela mène fatalement vers une détérioration du coefficient d’exploitation qui est de 48%. La BMCI est largement en deçà de la moyenne bancaire nationale. Néanmoins, il y a quelques années, la banque affichait encore un coefficient d’exploitation de l’ordre de 39%. Elle battait alors tout le secteur. Désormais, certaines banques de la place, Attijariwafa bank pour ne pas la citer, sont autour de 35% seulement. Cette détérioration serait due à l’extension du réseau bancaire, "sachant que les nouvelles agences sont sources de frais supplémentaires, tout en n'étant pas très rentables au début", comme l’affirme le management de la filiale de BNP Paribas. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/03/2015 à 12h18