Commerce extérieur, IDE, recettes voyages, transferts des MRE: voici la situation à fin juin 2020 (Document)

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Sans surprise, les principaux indicateurs des échanges extérieurs sont dans le rouge. Les exportations du secteur automobile reculent de 40% au premier semestre, tandis que les «recettes voyages» plongent de 28,9%.

Le 22/07/2020 à 16h31

Le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, avait rendez-vous ce mercredi matin avec les membres des deux commissions des finances à la Chambre des représentants et à la Chambre des conseillers pour présenter le cadre général d’élaboration du projet de loi de finances 2021. L’occasion pour l’argentier du Royaume de dévoiler les tout derniers indicateurs relatifs aux échanges extérieurs à fin juin 2020.

Les métiers mondiaux du Maroc en berneSur le plan du commerce extérieur, le ministre note un allégement du déficit budgétaire de 13% durant les six premiers mois de l’année 2020 en comparaison avec la même période de l’année dernière. Cet allégement résulte d’un recul plus important des importations (-46,6 milliards de DH) que des exportations (-33,4 milliards).

Dans le détail, les métiers mondiaux du Maroc enregistrent des baisses significatives de leurs exportations. C’est le cas du secteur de l’automobile, premier exportateur du Royaume, dont les ventes à l’étranger affichent une baisse de 40,3% à fin juin 2020. 

C’est le cas également des exportations du secteur aéronautique qui enregistrent un recul de 30,4% durant le premier semestre 2020.

Le constat est le même pour le textile dont les exportations affichent une baisse de 35,8%.

«Les métiers mondiaux du Maroc ont été directement impactés par les effets de la pandémie de coronavirus et l’arrêt quasi total de l’économie mondiale, ce qui n’a pas manqué de perturber les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial», explique le ministre.

Seule l’industrie alimentaire parvient à limiter la casse, avec des exportations en recul de 7,2%. Cette résilience relative s’explique par le fait que ce secteur n’a pas interrompu ses activités durant la période confinement.

Les «recettes voyages» plongentLe secteur du tourisme est l’un des plus durement frappés par la crise sanitaire et cela se reflète sur l’évolution des «recettes voyages» qui permettent, en temps normal, d’importantes entrées de devises. Selon les chiffres dévoilés à fin juin 2020 par Benchaâboun, les «recettes voyages» ont dégringolé de 28,9%. Les transferts des MRE vers le Maroc, autre pourvoyeur important de devises, sont en repli de 11,4%.

Pour ce qui est des flux des investissements directs étrangers (IDE), ils atteignent 13 milliards de dirhams après les 6 premiers de l’année, en baisse de 20%.

«Bien que les IDE soient en baisse, le Maroc parvient tout de même à maintenir son attractivité pour les investissements étrangers», estime le ministre.

Mais au final, les échanges extérieurs étant en berne, le ministère des Finances prévoit pour 2020 une dégradation de 3,9 points de pourcentage du compte courant de la balance des paiements par rapport à son niveau enregistré en 2019. Le déficit du compte courant de la balance des paiements devrait ainsi atteindre 8% du PIB cette année, soit son niveau le plus élevé depuis 2012.

Notons enfin que les réserves en devises détenues par la Banque centrale du Maroc atteignent 292 milliards de dirhams, équivalent à 7 mois d’importations de biens et services. C’est près de 40 milliards de dirhams de plus que le niveau observé au 31 décembre 2019.

Il faut dire que ces réserves en devises ont été renflouées par le recours du gouvernement à la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) du Fonds monétaire international (FMI), avril dernier. Une opération qui a boosté les réserves de changes du Royaume de 3 milliards de dollars.

  • cg_bilan_fin_juin2020-ar_21_07_20_19h_2.pdf
Par Amine El Kadiri
Le 22/07/2020 à 16h31