Compensation: Le groupe PJD tire à boulet rouge sur Louafa

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Revue de presseKiosque360. Lors d’une séance parlementaire, le Parti de la Lampe a interpellé Louafa sur la hausse des charges de la caisse de compensation concernant le gaz butane. Une hausse inexpliquée, qui promet de relancer le débat sur l’arrêt des subventions.

Le 04/03/2015 à 06h32

Le PJD ne compte toujours pas supprimer la compensation du gaz butane, mais appelle tout de même à «corriger» le système de soutien des prix. Mardi 3 mars, au cours d’une séance parlementaire, le groupe du parti de la Lampe a d’ailleurs interpellé Mohamed Louafa, ministre délégué auprès du chef du gouvernement en charge des affaires générales et de la gouvernance, sur le sujet. Ainsi, selon Aujourd’hui le Maroc, dans son édition du 4 mars, les députés du parti de la Justice et du Développement- qui représentent la majorité gouvernementale- dénoncent «une hausse inexpliquée» des charges de la caisse de compensation concernant le gaz butane. Une interpellation pour le moins virulente, basée sur une série d’articles publiés dans la presse.

D’après Abdellah Bouanou, président du groupe PJD à la Chambre des représentants, mais surtout connu pour ses coups d’éclats (et de gueules) au sein de l’Hémicycle, «ces articles expliquent que la compensation du butane représente de nouveau un trou dans le budget de la compensation absorbant au passage des fonds importants supplémentaires à un moment où le gouvernement est parvenu à réduire les charges de la Caisse grâce à la décompensation du gasoil et de l’essence». Toujours selon Bouanou, et les articles qu’il a soigneusement lus, «il est également fait mention de l’utilisation de manœuvres dans le but de gonfler les fonds de compensation alors que les prix de ces produits à l’international s’inscrivent dans une tendance baissière». Des informations qui ont de quoi relancer un débat endiablé au parlement.

Rumeurs et dilemme

Sans compter que l’interpellation du groupe PJD intervient dans un contexte trouble. En effet, depuis quelques jours plusieurs rumeurs ont fait état d’un possible démantèlement du système de compensation d’ici septembre 2015. Des rumeurs publiées dans la presse et attribuées à une «source gouvernementale» totalement anonyme, donc inconnue, avaient également annoncé l’arrêt des subventions publiques pour le gaz butane, la farine et le sucre. Annonce, qui avait obligé Abdelilah Benkirane à s’expliquer dans les médias et à démentir l’information afin de rassurer l’opinion publique. Même si, selon ce dernier, l’Etat mène actuellement une étude pour trouver des pistes de réformes.

Pour rappel, le gaz butane représente le poste de dépense le plus important dans le budget de la compensation. En 2013, la charge de butane était de 13 milliards de DH (83 DH de subvention publique pour chaque bonbonne de 12 Kg). En 2016, les prévisions tablent sur 16 milliards de DH de charge. Pour autant, le dilemme est toujours le même: stopper la compensation impacterait gravement les familles «vulnérables». Mais continuer à subventionner coûte cher aux caisses de l’Etat et profite aussi à des secteurs d’activités non ciblés par la caisse de compensation, à savoir l’hôtellerie, la restauration et l’agriculture.

Par Sanae El Asrawi
Le 04/03/2015 à 06h32