Coronavirus: les premiers respirateurs artificiels 100% marocains seront livrés dès la semaine prochaine

Lors d'une visite du ministre de l'Industrie, My Hafid Elalamy, à l'usine de la SERMP à Nouaceur (Casablanca)

Lors d'une visite du ministre de l'Industrie, My Hafid Elalamy, à l'usine de la SERMP à Nouaceur (Casablanca) . DR

Après les masques de protection à usage non médical, le Maroc a commencé à fabriquer ses propres respirateurs artificiels. Un premier lot de 500 unités sera livré à la mi-avril.

Le 11/04/2020 à 15h35

La pandémie de Covid-19 a entraîné une pénurie mondiale de respirateurs et d'autres équipements médicaux. Pour remédier à cette situation, le ministère de l'Industrie avait demandé aux fournisseurs de l'aéronautique et de l'électronique de développer et de fabriquer à la fois des respirateurs non invasifs (avec masque à oxygène fixé sur le visage du patient) et des modèles invasifs où un tube alimente l'oxygène directement dans les poumons du patient.


Les 500 premiers respirateurs non invasifs seront prêts dans environ une semaine, indique l’agence Reuters, citant un courriel du ministère de l’Industrie.

«La conception de ce respirateur est totalement marocaine, de la fabrication du moteur réducteur, aux cartes électroniques, aux autres pièces mécaniques, jusqu'à l'assemblage», a fait remarquer Badre Jaafar, directeur de la Société d'étude et de réalisations mécaniques de précision (SERMP). Celle-ci, basée dans la zone franche de Nouaceur, a été réorganisée pour contribuer à la fabrication de ces respirateurs artificiels destinés aux malades atteints du nouveau coronavirus.

«Ni le ministère ni les entreprises n'ont indiqué le montant des investissements nécessaires ni les conditions commerciales de fabrication des respirateurs. Le ministère a déclaré qu'il avait lancé le projet, mais que le secteur privé le dirige maintenant», ajoute l’agence Reuters.

Le respirateur artificiel 100% marocain est le fruit des efforts de plusieurs compétences relevant de l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), du ministère de l'Industrie, du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), de l'Institut national des postes et télécommunications (INPT), du Centre marocain pour la science, l'innovation et la recherche (MASCIR), de l'Agence nationale de régulation des télécommunications, du Pôle d'innovation électronique et de l'Aviarail-PILLIOTY-SERMP.

Par ailleurs, plusieurs industriels du textile ont dû reconvertir en urgence leur outil de production pour se lancer dans la fabrication des masques de protection à usage non médical, dits alternatifs. Le Maroc a rendu obligatoire le port du masque en public.

"Dès l'apparition de la pandémie, nous avons réorienté un certain nombre d'opérateurs qui faisaient des sacs non-tissés vers la fabrication de masques", dit à l'AFP le ministre de l'Industrie Moulay Hafid Elalamy, en marge d'une visite d'une de ces usines implantée à Casablanca, la capitale économique.

"Dix usines se sont déjà reconverties et nous sommes en train d'atteindre une capacité de cinq millions de masques par jour", précise-t-il.

La commercialisation des protections produites localement a déjà commencé en fin de semaine dernière, avec l'objectif d'approvisionner pas moins de 70.000 points de vente. Jusque-là, les masques étaient importés de Chine, fournisseur incontournable.

Par Ayoub Khattabi
Le 11/04/2020 à 15h35