Crise dans le Golfe, troubles politiques: la croissance dans la «région MENA» à son pire niveau en 2019, selon le FMI

Christine Lagarde.

Christine Lagarde. . DR

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse hier, mardi 23 juillet, ses prévisions de croissance 2019 pour la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan, Pakistan en raison de l'impact des sanctions américaines contre l'Iran et des troubles dans certains pays.

Le 24/07/2019 à 09h43

"La croissance devrait être de 1% en 2019", a indiqué le FMI dans ses perspectives de l'économie mondiale, son pire niveau depuis que le Fonds a regroupé Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan dans une même région pour ses statistiques en 2009.

Cette prévision est inférieure de 0,5 point de pourcentage à celle qu'avait publiée le FMI en avril, mais de 2,7 points que celle donnée en avril 2018, avant le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de mesures punitives américaines contre Téhéran.

L'affaiblissement de la croissance dans cette région est dû principalement à l'affaissement de l'économie iranienne "en raison de l'effet dévastateur du durcissement des sanctions américaines", a indiqué le FMI.

"Les troubles civils dans d'autres pays, parmi lesquels la Syrie et le Yémen, viennent s'ajouter aux perspectives difficiles de la région", a poursuivi l'institution. Ces deux pays sont ravagés par la guerre depuis plusieurs années.

Le FMI a également souligné les "risques devenus plus visibles au cours des derniers mois" comme "la montée des tensions dans le Golfe", région cruciale pour les échanges mondiaux de pétrole.

En avril, le FMI avait prédit une récession de 6% de l'économie iranienne, qui subit notamment de plein fouet les sanctions de Washington contre ses exportations pétrolières. Il n'a pas donné de nouveau chiffre dans le rapport publié mardi sur la deuxième économie du Moyen-Orient après l'Arabie saoudite.

Un rapport publié cette semaine par l'Institut Chartered Accountants en Angleterre et au Pays de Galles, en collaboration avec le groupe d'analystes Oxford Economics, prévoit une contraction de l'économie iranienne de 7% cette année.

Le FMI prévoit par ailleurs "une amélioration des perspectives en Arabie saoudite où le secteur non pétrolier devrait se renforcer en 2019" et la croissance s'établir à 1,9% (prévision en hausse de 0.1 point) et à 3% en 2020. Le royaume saoudien est le grand rival de l'Iran au Moyen-Orient et le premier exportateur mondial de brut.

Le 24/07/2019 à 09h43