Croissance: les prévisions divisent

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Revue de presseKiosque360. Bank Al-Maghrib ne voit pas la croissance économique dépasser 1% en 2016. Face au CMC et au HCP, la prévision de la Banque centrale est des plus pessimistes. Les conditions climatiques et la stagnation du non agricole y sont pour beaucoup.

Le 29/03/2016 à 01h00

Les prévisions de croissance suscitent souvent beaucoup de remous. Celles relatives à l'année 2016 n’échappent pas à la règle. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que ces prévisions «dérangent, surtout à quelques mois des élections législatives». Le gouvernement et les parlementaires du PJD, note le journal, sont ainsi en total désaccord avec ces prévisions.

Se basant sur des modèles de calculs éprouvés, la banque centrale table sur un taux de 1% contre 1,2% pour le Centre marocain de conjoncture et 1,3% pour le Haut-commissariat au plan. «Cette révision à la baisse de la prévision de la croissance de BAM pour 2016 tient à l’ajustement de l’hypothèse relative à la production céréalière de 70 millions à 38 millions de quintaux», analyse le quotidien. D’où un repli attendu de 13,8% de la valeur ajoutée agricole. En face, le PIB non agricole se cantonnerait à 2,9%.

Cité par L’Economiste, Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan, précise que «ces prévisions sont optimistes pour le non agricole et sévères pour l'évolution de la valeur ajoutée agricole». Et d'indiquer qu’au HCP, il a été «tenu compte d'une politique monétaire plus dynamique et ses conséquences sur l'entreprise». Sauf qu’avec le taux de croissance actuel du financement de l'économie, il y a peu de risques «d'atteindre le taux de 2,2% prévu pour le PIB non agricole».

En effet, le non agricole peine à augmenter sa contribution à la richesse nationale, et ce en dépit des différentes stratégies adoptées. Le HCP constate justement que son «évolution est descendante depuis les 10 dernières années. Si on enlève les impôts et les subventions, le secteur non agricole n'a pas dépassé un taux de croissance de 1,7% en 2015». Il est donc incontestable que le HCP est bien optimiste pour 2016 sur ce point.

Pour ce qui est du PIB agricole, c’est une autre paire de manche. La campagne a été compromise et «les dernières précipitations ne risquent d'avoir un grand impact sur l'évolution de la valeur ajoutée agricole». Pour Habib El Malki, président du CMC, si ces pluies sont tardives pour la céréaliculture, elles sont bénéfiques pour l'élevage. Mais cela ne constitue pas un élément significatif pour revoir les prévisions du centre.

Par Rachid Al Arbi
Le 29/03/2016 à 01h00