Des routiers privés de visa français: la CGEM obtient la promesse d’une procédure accélérée, est-ce le bout du tunnel?

Le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester, reçu au siège de la CGEM, lundi 22 novembre 2021.

Le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester, reçu au siège de la CGEM, lundi 22 novembre 2021. . DR

Les restrictions de visas imposées récemment par les consulats de France au Maroc ont été au centre d’une rencontre hier, lundi 22 novembre à Casablanca, entre le président de la CGEM, Chakib Alj, et le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester. Voici ce qu'ils se sont dit.

Le 23/11/2021 à 07h56

Comme on pouvait s’y attendre, c’est bien la question des visas qui a occupé la discussion. Chakib Alj a fait part au ministre français des difficultés rencontrées par les entreprises marocaines, en particulier les transporteurs, en lien avec le durcissement des procédures d’octroi du visa, après que la France a décidé de réduire de moitié le nombre de visas accordés au demandeurs Marocains, particuliers et entreprises, ce qui a un impact négatif sur le commerce et sur l’économie.

C'est en effet hier que le président de la CGEM a reçu Franck Riester à Casablanca. Le ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité de la République de France se trouve en visite de travail de deux jours au Maroc. Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc et bon nombre d’opérateurs économiques des deux pays ont également pris part à cette rencontre.

Au cours de cette réunion, le président de la confédération patronale a proposé d'instaurer un dispositif plus fluide, à l’image du fast track (une procédure accélérée) établi avec la Chambre Française de Commerce et d’Industrie, ce à quoi les deux responsables français ont répondu favorablement.

«M. Riester et Son Excellence Mme Le Gal ont exprimé leur compréhension de la situation et se sont engagés à analyser cette situation d’un point de vue économique, afin de trouver des solutions adéquates, dans le respect des procédures administratives et sanitaires. Pour sa part, la CGEM est disposée à accompagner et à encadrer la démarche qui sera adoptée, afin de garantir la fluidité des processus et la conformité des dossiers», a indiqué la CGEM dans un communiqué diffusé hier, tard dans la soirée.

Le360 vous le révélait dans un article, des centaines de demandes de visas pour les conducteurs des sociétés de Transport international routier (TIR) ont été rejetées par les consulats de France ces derniers mois. Une situation qui risque de pénaliser la compétitivité du pavillon TIR marocain et qui suscite de plus en plus des interrogations sur le sort de la campagne d’exportation des produits agricoles.

Le rejet massif des demandes de visas a donné lieu à des manifestations de protestations de routiers, devant les consulats de France à Agadir et à Rabat.

Vendredi dernier, l’Association marocaine du transport national, international et de logistique (AMTNIL), qui revendique les deux tiers du parc de camions au Maroc (transport routier national et international) avec plus de 65.000 entreprises, a appelé ses membres à suspendre leur activité pendant 72 heures, du 21 au 23 décembre prochain, en réaction aux restrictions des visas français.

Par Wadie El Mouden
Le 23/11/2021 à 07h56