E-commerce: après la pandémie, l’urgence de la digitalisation

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Revue de presseKiosque360. Partout dans le monde, la pandémie du Covid-19 a boosté le e-commerce. Son poids au Maroc reste pourtant faible, de 2% dans le retail global. De quoi rappeler l'urgence de la digitalisation du commerce.

Le 02/05/2021 à 22h05

Les années 2020 et 2021 constituent une année charnière pour le e-commerce. Covid-19 oblige, le commerce en ligne a été boosté, notamment grâce à la transformation des usages des consommateurs et des commerçants. Ce phénomène mondial s’est fait ressentir jusqu’au Maroc, où les internautes sont devenus moins réticents à payer en ligne via leur carte bancaire. En témoignent les chiffres du CMI: 10 millions d’opérations en ligne d'un montant de 4,3 milliards de dirhams ont été comptabilisées durant les neuf premiers mois de 2020, en hausse de 48% par rapport à la même période de 2019. 

Reste que le Royaume en est toujours à son stade d’émergence, d’après Rachid Sarrakh, directeur du commerce et de la distribution au ministère de l’Industrie et du commerce. Intervenant lors d’un webinaire sur le e-commerce organisé par Tijara 2020 et Portnet, le responsable ministériel a annoncé dans une déclaration, reprise par La Vie Éco, que “le poids du commerce en ligne est estimé entre 1 et 2% par rapport au PIB. Ce ratio avoisine les 6% dans d’autres pays de la Méditerranée.” 

Pour améliorer cette situation, la révolution digitale est une condition indispensable, selon les experts. “Si nos distributeurs retailers ne se positionnent pas sur ce marché urgemment, des géants mondiaux comme les GAFAM ne tarderont pas à envahir le marché marocain et feront de l’ombre au commerce de tout un pays,” avertit le CEO de Jumia Maroc, Larbi Alaoui Belrhiti. Pourtant, force est de constater que le terrain est fertile pour développer le secteur digital. 

D’après l’hebdomadaire, le Royaume se targue d’enregistrer des efforts notables de capillarisation du réseau (meilleur au niveau africain), d’avoir des infrastructures routières et un cadre réglementaire adéquat et améliorable. Aux côtés de ces avantages, les experts soutiennent également que de nouveaux modes de paiement sont en train de se démocratiser. 

Pour autant, l’e-offre marocaine reste très faible face à un consommateur qui a ce besoin de “tout trouver sur internet”. Conséquence: 60% des achats e-commerce effectués dans la région MENA, dont le Maroc, se font sur des sites étrangers dits cross-border. Selon le directeur général d’IWACO, Fahd Bennani, le digital “n’est qu’un canal qui va refléter ses carences propres au commerce marocain.” Il serait ainsi temps de considérer le e-commerce comme une opportunité, pour aider à structurer le commerce, à intégrer les commerçants et ainsi combattre l’informel. 

Par Rachid Al Arbi
Le 02/05/2021 à 22h05