Elections CGEM: la guerre des clans bat son plein

Moulay Hafid Elalamy et Meriem Bensaleh

Moulay Hafid Elalamy et Meriem Bensaleh . DR

Rien n’est encore joué, mais tout porte à croire que la bataille sera rude dans la course à l’élection du successeur de Salaheddine Mezouar à la tête de la CGEM. L’appel à candidatures a été lancé le jeudi 31 octobre, mais pour l’heure, le mot d’ordre reste la discrétion.

Le 03/11/2019 à 11h25

Les membres de la CGEM s’accordent pour prédire un scénario quasi-identique à celui précédant les élections de mai 2018. En consultant plusieurs sources, Le360 a pu mesurer l’intensité des tractations qui semblent s’orienter vers un affrontement entre deux clans.

D’une part, le groupement attribué à l’ancienne présidente du patronat, Meriem Bensalah, et dans lequel son mari, Jamal Chaqroun (par ailleurs président de General Development Holding) joue un rôle de premier plan. Faute de ne pouvoir réélire Meriem Bensaleh qui a déjà saturé ses deux mandats consécutifs, ce clan se prépare à pousser un de ses poulains à se présenter. Parmi les noms qui circulent figurent Jamal Chaqroun, Fayçal Mekouar (ancien binôme de Mezouar) et Meriem Zaïri (ancienne vice-présidente de la CGEM). Très proche de Meryem Bensaleh, la présidente de la très controversée Fédération des industries culturelles, Neila Tazi, ne cache pas ses ambitions électorales, mais de l’avis de ce membre du Conseil d’administration, «compte tenu de sa faible popularité, il y a très peu de chances qu’elle soit élue».

Le deuxième groupement, adossé au duo Moulay Hafid Elalamy (MHE)/Saïd Alj, compte lui aussi placer son duo dans la course à la présidence du patronat. Parmi les prétendants probables, on avance les noms de deux courtiers en assurance, Mehdi Tazi (ancien DG de Saham et président de Beassur) et Farid Bensaid (président d’Afma, autrefois associé à MHE dans Mondial Assistance). Le nom du président du groupe CGEM à la chambre des conseillers, Abdeilah Hifdi, connu pour son influence auprès des PME, revient toujours dans les discussions, sans qu’il ne soit casé (pour le moment) ni du côté du clan «Bensaleh» ni celui de «MHE/Alj».

Pour l’heure, trois jours après le lancement de l’appel à candidatures, le mot d’ordre reste la discrétion. Les deux clans se regardent en chiens de faïence. Cette situation ne saurait perdurer étant donné que les vrais candidats seront obligés d’aller chercher dans les régions les signatures de soutien d’au moins une centaine de membres de la CGEM, sachant que le dernier délai pour le dépôt des candidatures est fixé au 13 décembre prochain.

En attendant, voici en exclusivité la liste des membres du comité de suivi électoral. Leur désignation qui, statutairement, revient au médiateur de la CGEM (c’est lui qui assure la présidence de ce comité) a fait l’objet d’un débat intense lors de la dernière réunion du conseil d’administration. Certains patrons y ont vu la mainmise du clan «Bensaleh» et ont appelé à une refonte des statuts de sorte à ce que la nomination des membres dudit comité relève des prérogatives du conseil d’administration et non pas de celles du médiateur.

Salah-Eddine Kadmiri, Médiateur de la CGEM et président du comité du suivi électoral;

Membres:David Toledano: président de la fédération des industries des matériaux de construction

Adil Rais: président de CGEM Nord

Safia Fassi Fihri: présidente de la commission juridique de la CGEM

Youssef Hassouni: secrétaire général de la CGEM

Abdelkader Boukhriss: président de la commission climat des affaires

Par Wadie El Mouden
Le 03/11/2019 à 11h25