Elections CGEM: les promesses du binôme Marrakchi-Benhida

Assia Benhida et Hakim Marrakchi.

Assia Benhida et Hakim Marrakchi. . DR

Dernière ligne droite avant le vote de l’assemblée du 22 mai. Le candidat à la présidence de la CGEM, Hakim Marrakchi, a tenu un point de presse, lundi 14 mai à Casablanca, accompagné de sa colistière, Assia Benhida. Voici ce qu'il propose.

Le 15/05/2018 à 10h41

«Nous avons vécu une campagne exceptionnelle. Cela fait quinze ans que la CGEM n’a pas connu une élection plurielle, enrichie de deux candidatures différentes. Je suis heureux de faire avancer l’idée que j’ai de l’entreprise au Maroc», a affirmé Hakim Marrakchi, visiblement fatigué par le voyage effectué dimanche 13 mai à Laâyoune, dernière étape de sa tournée de campagne. «Nous restons extrêmement optimistes. Les soutiens que nous avons obtenus émanent d’abord de ceux que nous représentons auprès des chefs d’entreprises et ne sont pas liés à une couleur politique. Nous devons absolument maintenir une CGEM indépendante», insiste de son côté Assia Benhida, interrogée sur la proximité de quelques sympathisants avec le parti de l’Istiqlal.

Interpellé sur le message diffusé il y a quelques jours et dans lequel il accusait son adversaire (le binôme Mezouar-Mekouar) d’avoir mené une «récolte des procurations», lequel a fait l’objet d’un recours devant le comité d’éthique de la CGEM, Marrakchi persiste et signe: «si j’avais à refaire le même tweet, je l’émettrais sans la moindre hésitation». «Faites attention à vos voix. Il y a plusieurs candidats. Vous êtes propriétaires de vos procurations. Il faut venir voter le 22 mai», lance-t-il en s’adressant aux patrons électeurs. «Il y aura ce jour-là une assemblée élective. Pas la peine de la dénuer de son sens et de la vider de sa substance», renchérit Benhida.

Le binôme candidat appelle à une mobilisation massive du corps électoral de la CGEM, en particulier des PME dont le poids au sein de la confédération est suffisamment lourd pour pouvoir inverser une tendance. Or, regrette Marrakchi, «les grandes entreprises arrivent à se mobiliser plus facilement que les PME».

«Libérer l’entreprise». Tel est le slogan du projet du tandem Marrakchi-Benhida pour le nouveau mandat présidentiel de la CGEM 2018-2021. L’économie marocaine, constate Marrakchi, a souvent évolué à deux vitesses. La première correspond aux groupes étrangers auxquels on propose énormément d’incitations. La seconde, plus lente, est réservée aux entreprises domestiques qui doivent faire face à des entraves de tous genres, fiscales, administratives, etc. «Ce système a été conçu en se référant au concept des maquiladoras au Mexique. Il est temps de libérer l’entreprise de cette situation qui n’a que trop duré», estime Hakim Marrakchi. Sa colistière poursuit sur le même ton: «Nous voulons une CGEM forte, qui libère les énergies. Les adhérents attendent du futur binôme qu'il défende leurs intérêts, qu'il soit plus proche d’eux et qu'il leur propose une offre de service adaptée à leurs attentes, quel que soit la taille ou le lieu de l’entreprise. Pour cela, il va falloir faire évoluer la gouvernance et inscrire la CGEM dans l’air du temps».

Quelques mesures phares du projet électoral du binôme Marrakchi-Benhida

Axe I: pacte de confiance avec le gouvernement, l’administration et les partenaires sociaux pour un nouveau contrat social

Axe II: agir pour la croissance et la compétitivitéZéro charge sociale sur les bas salaires; assises de l’économie numérique; ériger la problématique des délais de paiement en cause nationale; engager une discussion structurée avec le gouvernement et les syndicats pour la baisse du coût du travail.

Axe III: agir pour le développement des opérateurs économiquesSmall Business Act; création d’un guichet GoAhead pour les start-up; Cap Digitalisation (initiative pour la transformation numérique des entreprises).

Axe IV: agir pour le développement régional et la croissance à l’international des entreprisesCap Business Africa (initiative pour accompagner les PME sur le marché africain); développer des partenariats régionaux public/privé; création d’écosystèmes régionaux à travers la mise en place des Conseils des régions.

Axe V: agir pour le développement des compétences et de l‘employabilitéRénover le dialogue social; accroître le taux d’activité des femmes; simplification du Code du travail; Job Needs (une plateforme des besoins en compétences des entreprises); Etats généraux de la formation; développer l’apprentissage et les contrats de formation en alternance.

Axe VI: agir pour une CGEM influente et proche des adhérentsDésigner un défenseur des droits de l’entreprise et une équipe dédiée; mise en place d’un guichet de veille concurrentielle et d’intelligence économique; d'un Conseil des métiers interfédérations; organisation de la CGEM autour de 5 pôles; un Conseil consultatif des régions.

Par Wadie El Mouden
Le 15/05/2018 à 10h41