Émergence économique: le Maroc à la croisée des chemins

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Revue de presseKiosque360. Même si le royaume est déjà considéré comme une puissance économique régionale par ses voisins, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore quelques réglages à apporter à l’économie nationale pour lui conférer amplement ce statut.

Le 22/08/2019 à 16h44

La réflexion sur le nouveau modèle de développement, qui donnera une nouvelle dynamique à l’émergence du royaume, se poursuit. Et pour le quotidien français Les Echos, ce n’est surtout pas l’ambition publique qui fait défaut. Le journal s’intéresse en effet, dans un article publié sur son site internet ce 22 août, à la dynamique économique du Maroc et fait un focus sur les différentes grandes réalisations du pays telles que le port Tanger Med… «Ce port (et plate-forme industrielle) récemment étendu, accueillant 8.000 entreprises et porte logistique ouverte sur l'Afrique par le détroit de Gibraltar: rares sont les pays africains qui peuvent s'enorgueillir d'une telle infrastructure», écrit le quotidien français.

Les Echos fait notamment remarquer que c'est avant tout la commande publique et le tourisme qui ont alimenté un taux de croissance moyen aux alentours de 3-4 % ces dernières années. Toutefois, et comme l’ont bien diagnostiqué les autorités marocaines, il est aujourd’hui impératif de booster ce taux, pour permettre ainsi à l’économie du royaume de réellement se positionner en tant que véritable puissance économique émergente en Afrique.

Soulignons que le Maroc est déjà vu par ses voisins comme une puissance régionale. Lesechos.fr rappelle que le royaume est la porte d'entrée vers l'Afrique pour les entreprises occidentales et qu’il jouit d’une stabilité politique remarquable, d’une facilité de recrutement de talents, d’un dynamisme des banques, ainsi que de l'export vers le reste du continent. Des atouts importants. Cependant, écrit le journal, «il convient aussi de se demander quelles en sont les faiblesses et surtout comment le Maroc peut accéder au rang de vraie puissance émergente africaine».

Les Echos poursuit en faisant remarquer que «c'est l'émergence d'une bourgeoisie d'affaires au service de la modernisation dont le pays a besoin». Le deuxième ingrédient primordial est la mise en place d’une fiscalité efficace et intelligente, estime le quotidien, ajoutant que le royaume devrait optimiser sa fiscalité pour, entre autres, favoriser l’émergence de cette bourgeoisie d'affaires dont il a tant besoin. A ce propos, il faut rappeler que, suite aux 3èmes Assises nationales de la fiscalité tenues en mai 2019, les parties prenantes s’activent, le gouvernement en premier, pour poser les jalons d’un nouveau cadre fiscal, effectif le plus tôt possible.

Le dernier ingrédient qu'évoque Les Echos porte sur des réglages macroéconomiques à apporter. «La politique économique du Maroc est assez conservatrice, tournée vers la lutte contre l'inflation, bridant le potentiel de croissance de l'économie marocaine au profit de la stabilité des prix. Cette position est devenue anachronique dans la mesure où l'économie marocaine est loin d'être au plein-emploi de ses ressources», analyse lesechos.fr, appelant à une politique plus orientée vers la croissance, associée à une classe entrepreneuriale moins timorée et plus diversifiée, au-delà des secteurs traditionnels. «C’est la clef pour faire du Maroc le nouveau succès économique africain», conclut Les Echos.

Par Ismail Benbaba
Le 22/08/2019 à 16h44