Enseignement privé: le ministère peut-il plafonner les tarifs?

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Revue de presseL’enseignement privé compte représenter 25% des effectifs de l’éducation nationale à l’horizon 2024. Toutefois, celui-ci est très critiqué pour ses tarifs élevés. Face à cette situation, le ministère de tutelle compte agir mais la tâche demeure ardue.

Le 14/06/2018 à 23h23

L’enseignement privé est de plus en plus critiqué par les familles marocaines pour la cherté des tarifs pratiqués. Et malheureusement, à cause de la faiblesse quantitative des établissements publics et surtout de la qualité relativement médiocre qui y est dispensée, les familles marocaines n’ont pas beaucoup de choix. De plus en plus de familles optent pour le privé pour assurer à leurs enfants une meilleure éducation.

Ainsi, un million d’élèves poursuivent actuellement leurs études dans les établissements privés, soit 14% des élèves inscrits dans le système éducatif marocain, selon le quotidien économique Les Inspirations Eco du jeudi 14 au dimanche 17 juin, fête oblige, qui explique que le secteur s’est fixé comme objectif «de porter ce pourcentage à 25% à l’horizon 2024».

Seulement, comme le souligne le quotidien, «le secteur est vertement critiqué à cause notamment des tarifs pratiqués qui varient d’un établissement à un autre». En plus, les parents d’élèves font face à des augmentations de tarifs répétitifs face auxquels ils n’ont aucun recours.

Face à cette situation, le ministère de tutelle, interpelé par les élus du peuple, semble avoir entendu les critiques des parents d’élèves. Toutefois, selon Les Inspirations Eco, il est désarmé. Et pour cause, «la loi 06-00 régissant le secteur scolaire privé et ses textes d’application ne permettent pas au département de tutelle de réglementer et de contrôler les prix pratiqués».

Ainsi, tout en reconnaissant que les tarifs varient en fonction de la position de l’établissement et des services offerts qui sont fonction de l’offre et de la demande, «le ministère de tutelle compte réviser l’arsenal juridique régissant l’enseignement scolaire privé dans le cadre de la vision stratégique 2015-2030».

Seulement, les autorités reconnaissent que la tâche ne sera pas facile. En effet, les offres des établissements scolaires ne sont pas homogènes. Du coup, le ministère se penche depuis des années sur un projet de classification des établissements scolaires privés. Une fois réalisé, celui-ci permettra de fixer les fourchettes de tarifs en fonction des prestations fournies par chaque établissement. Bref, les parents d’élèves devront encore patienter.

Par Karim Zeidane
Le 14/06/2018 à 23h23