Exclusif. Royal air Maroc: de bonnes performances, mais...

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Au terme des neuf premiers mois de son exercice fiscal, Royal air Maroc affiche une nette croissance de ses indicateurs commerciaux. Cependant, son résultat d’exploitation ressort déficitaire à cause de la conjonction de plusieurs facteurs. Données exclusives.

Le 05/09/2017 à 10h55

Royal Air Maroc devrait clôturer l’exercice 2017 avec une bonne performance commerciale, mais aussi avec des indicateurs opérationnels dans le rouge.

C’est ce que laissent présager les principaux indicateurs d’activité au terme des neuf premiers mois de l’exercice, arrêtés à fin juillet dernier (la RAM a un exercice fiscal à cheval sur deux années. Il s’étale du 1er novembre d'une année donnée au 31 octobre de l’année d'après).

Selon nos informations, du 1er novembre 2016 au 31 juillet 2017, le transporteur aérien a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 10,5 milliards de dirhams, soit une hausse de 8% comparativement à la même période de 2016. Cette performance tient compte d’une importante hausse du trafic qui a dépassé sur cette période les 5,1 millions de passagers, contre 4,6 millions seulement à fin juillet 2016.

La RAM a ainsi pu améliorer ses indicateurs sur l’ensemble des marchés qu’elle dessert, à l’exception des destinations maghrébines pour lesquelles le chiffre d’affaires s’est inscrit en baisse de 4%.

Pour le reste, la compagnie affiche une hausse de 11% sur le chiffre d’affaires réalisé sur les émissions de billets à partir du Maroc, avec plus de 2,2 milliards de dirhams en neuf mois. Les émissions à partir de l’Europe ont également généré un important revenu, estimé à 1,8 milliard de dirhams (+12%). A ce niveau, force est de souligner la hausse de 32% du chiffre d’affaires réalisé depuis les Pays-Bas et celle de 23% opérée à partir de l’Espagne.

En ce qui concerne les autres marchés, les meilleures évolutions sont enregistrées sur l’Amérique du Sud, où la compagnie profite de la montée en puissance de la desserte de Sao Paulo (+214% de chiffre d’affaires), ainsi que sur le marché asiatique où la RAM enregistre une croissance de 54%.

Ces réalisations n’ont cependant pas permis d’éviter un résultat d’exploitation déficitaire de -561 millions de dirhams. Cette situation s’explique principalement par l'augmentation des charges d’exploitation. Ces dernières ont, selon nos sources, augmenté de 13,5% à plus de 11 milliards de dirhams, tenant compte d’un impact de la hausse de l’activité sur les coûts, mais aussi d’un contexte où le cours moyen du baril de pétrole s’est renforcé de plus de 23%, impactant logiquement les coûts des carburants. La compagnie aurait également subi un effet de change défavorable sur cette période et des coûts sociaux (augmentation des salaires, primes…) plus importants que ceux de l’exercice précédent.

Ce déficit pourrait toutefois s’atténuer durant les trois derniers mois de l’exercice. Certains coûts sont d'ores et déjà supportés puisqu'ils se limitent à la première période de l’exercice. Ils ne devraient donc pas impacter les prochains mois.

Par Younès Tantaoui
Le 05/09/2017 à 10h55