Fisc360, Ep14. Neila Tazi: «le secteur de la culture a besoin d’un cadre fiscal incitatif et adapté»

adil gadrouz

Les industries culturelles et créatives doivent êtres prises au sérieux, soutient Neila Tazi, invitée du 14e épisode de votre série de capsules «Assises de la fiscalité2019: un jour, une proposition».

Le 01/05/2019 à 10h22

Elue fin février dernier à la tête de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) de la CGEM, Neila Tazi est fermement convaincue du rôle important de la culture en tant que vecteur de développement économique et social, créateur de lien et de cohésion sociale, générateur d’emplois, support essentiel à l’éducation, à la formation, au tourisme et au soft power à l’international.

«Il est temps de prendre la culture très au sérieux lors des Assises de la fiscalité. Il faut oser, avoir l’audace d’innover et opérer un changement», souligne Neila Tazi, également membre du groupe parlementaire de la CGEM à la Chambre des conseillers.

Neila Tazi rappelle qu’en 2016, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avait publié un rapport sur l’économie de la culture, appelant à revoir complètement les politiques publiques en matière culturelle. Ce rapport avait émis un avis recommandant la mise en place d’un cadre fiscal incitatif pour encourager l’investissement dans le secteur de la culture et pousser les acteurs culturels qui exercent dans l’informel à migrer vers le secteur organisé.

Idéalement, la FICC appelle à une exonération fiscale du secteur de la culture, à l’instar d’autres activités, afin de lui permettre de se structurer en profondeur, et donc de créer les conditions de son émergence.

Partant du fait que les œuvres artistiques ont une valeur immatérielle qui transcende les générations, l’invitée de Fisc360 estime que les créations artistiques ne peuvent être taxées comme n’importe quel autre bien ou marchandise. «Il faut exonérer d’IS les entreprises qui apportent leur soutien aux actions culturelles et artistiques ». Neila Tazi appelle aussi à introduire les artistes au sein du régime d’auto-entrepreneur afin de lui donner plus de choix et de souplesse dans l’exercice de son activité.

Parmi les doléances sectorielles formulées par la CGEM dans le cadre de sa contribution aux Assises de Skhirat, la FICC réclame neutralité de la TVA pour les entreprises intermédiaires entre le producteur et le consommateur final. On retient également l’idée de l’exonération de la TVA au titre des ventes de billets pour encourager la consommation des œuvres artistiques et culturelles et, de ce fait, la production artistique et intellectuelle des auteurs d’œuvres.

Par Wadie El Mouden et Adil Gadrouz
Le 01/05/2019 à 10h22