Fonds de cohésion sociale: le cafouillage total

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Revue de presseKiosque360. La Cour des comptes a passé au crible, dans son dernier rapport, le fonctionnement du Fonds de cohésion sociale. Ses enquêteurs ont ainsi relevé plusieurs anomalies.

Le 28/08/2018 à 21h59

C’est la première fois que les comptes du Fonds de cohésion sociale sont épluchés, rapporte L’Economiste qui, dans sa livraison du jour, revient sur les dysfonctionnements pointés du doigt par la Cour des comptes dans son dernier rapport récemment dévoilé. On apprend ainsi que ce fonds a été mis en place en 2012, sans aucune visibilité quant à son mode de financement et sa finalité. Pire encore, les équipes de Driss Jettou, président de la Cour des comptes, ont mis en exergue une absence de stratégie intégrée pour la mise en œuvre des programmes d’appui social, ainsi qu’un manque de programmation cohérente de son budget.

L’Economiste fait également remarquer un retard de décaissement des contributions aux dispositifs d’appui social, et ce à partir de 2014. Cette situation a eu pour conséquence l’accumulation d’un solde important de 8,58 milliards de dirhams, alors que les programmes sociaux sont en panne faute de financement, précisent les enquêteurs de la Cour des comptes. L’institution a notamment passé au crible les divers programmes du Fonds de cohésion sociale. Ainsi, le rapport confirme que les contributions relatives au programme «1 million de cartables» n’ont pas été complètement recouvrées et que le système de gouvernance n’est pas le point fort dudit programme. On constate, à ce propos, que le comité de pilotage et d’évaluation n’a pas été opérationnalisé et qu’il y a eu chevauchement dans les attributions entre l’Association marocaine d’appui à la scolarisation (AMAS) et le département chargé de l’Education nationale avec ses services extérieurs.

Concernant les personnes handicapées, la Cour des comptes remarque un déséquilibre dans la répartition régionale des associations opérant dans le domaine de l’aide aux personnes handicapées et un faible taux de couverture du monde rural, souligne L’Economiste. On note également que le nombre de bénéficiaires est largement inférieur au nombre de personnes éligibles et recensées en 2014.

Pour ce qui est du programme Tayssir, la Cour des comptes déplore, entre autres, un manque de mécanisme de ciblage des bénéficiaires, ce qui se traduit par l’exclusion de certaines collectivités territoriales et des insuffisances liées au système informatique utilisé.

Concernant le Ramed, les observations de la Cour des comptes ne sont pas non plus reluisantes. Parmi les dysfonctionnements relevés, on note le retard enregistré dans la remise des cartes par rapport au délai réglementaire de 60 jours, qui demeure aussi trop long, indique le quotidien qui ajoute que le dispositif Ramed est aussi pénalisé par l’absence d’une agence de gestion à l’image de l’AMO.

Par Ismail Benbaba
Le 28/08/2018 à 21h59